19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 17:16

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Les douze membres du "super-comité" budgétaire américain sont engagés dans une impasse (Photo : Getty Images pour CNN)

 

 

La suite de la tragédie estivale du rélèvement du plafond de la dette américaine pourrait prendre fin dès mercredi 23 novembre. Les douze membres du "super-comité" bipartisan ont quatre jours pour trouver 1.200 milliards de dollars, via des coupes budgétaires et/ou une augmentation du revenu. Mais il semble que les partis en présence ne sont pas pressés de voir les négociations aboutir. 

 

L'été dernier, l'accord trouvé sur le relèvement du plafond de la dette américaine prévoyait la création d'un super-comité composé de six membres de chaque parti. Ce super-comité était censé laisser le temps aux démocrates et aux républicains de trouver des solutions, sur le long terme, pour freiner le rythme des dépenses de l'Etat américain. En cas d'échec, l'accord d'août 2011 prévoit des coupes arbitraires à hauteur de 1.200 milliards de dollars, soit le montant que le super-comité est censé viser. Ces réductions de fonds toucheraient immédiatement l'armée, à hauteur de 600 milliards de dollars, puis en 2013, les programmes sociaux américains, à hauteur de 600 milliards de dollars également.

 

Idéalement, le super-comité avait pour objectif de surpasser la barre des 1.200 milliards de dollars, afin de réduire, à l'avenir, le risque de défaut de paiement qui a déjà menacé les Etats-Unis. Cependant, non seulement ce montant ne sera sans doute pas atteint, mais certains n'hésitent déjà pas à avancer que le super-comité se contentera des coupes automatiques.

 

Il est difficile de jeter le blâme sur les démocrates. Le parti de l'âne ne cesse de proposer de nouvelles coupes budgétaires en échange d'une augmentation des impôts sur les plus fortunés, mais les républicains s'opposent résolument à toute hausse des prélèvements obligatoires. En septembre, le président Obama est allé jusqu'à proposer un plan de 3.000 milliards de dollars comprenant 1.500 milliards de dollars de coupes et 1.500 milliards de dollars d'impôts sur les personnes gagnant plus d'un million de dollars par anUne proposition balayée d'un revers de main par Jeb Hensarling (R-TX), co-président du super-comité.

 

Les membres des comités bipartisans américains sont habituellement choisis parmi les figures les plus conciliantes de chaque parti. Mais comme l'an dernier, au moment du comité Simpson-Bowles, chaque camp a envoyé ses plus brillants émissaires pour défendre la cause du parti, non pour trouver un accord. Patty Murray (D-WA), co-présidente du super-comité, a par exemple mené la campagne mordante des démocrates lors des élections de mi-mandat de l'an dernier. Il est improbable qu'elle cède aux demandes d'un parti républicain aujourd'hui inbu de l'extrémisme du Tea Party.

 

Les républicains semblent en position de force car les coupes automatiques les préservent de l'abandon de leur plus grand leitmotiv : l'augmentation des taxes. Mais côté démocrate, on se satisfait des propositions avancées par le président Obama, qui mettent le parti de l'âne à l'abri d'un point de vue électoral. De plus, la réduction des dépenses du Département de la Défense leur permet de se démarquer plus encore de leurs adversaires républicains. Vendredi, le candidat du GOP (Grand Old Party) à la présidentielle Mitt Romney a évoqué à ce sujet "une solution absolument inacceptable".

 

Laisser mourir le super-comité et opter pour les coupes automatiques a été spécialement prévu, en août dernier, pour que les deux partis gagnent du temps et conservent, autant que faire se peut, la confiance des marchés. L'agence de notation Moody's a déclaré début novembre que la note des Etats-Unis n'était pas en danger après le 23 novembre, du fait de l'existence du "plan B" de 1.200 milliards de dollars. Il n'est ainsi nul besoin pour les membres du Congrès de lutter pour trouver un accord plus significatif.

 

A un an de l'élection générale de 2012, les grandes décisions ne sont pas bonnes à prendre, car risquées électoralement. C'est pour cette raison que Barack Obama voit son plan pour l'emploi démonté pièce par pièce par le Congrès. Et pendant ce temps, les coupes automatiques arrangent les deux partis. En somme, comme le titrait jeudi Paul Krugman, fer de lance de la gauche américaine, dans son éditorial au New York Times : "L'échec, c'est bien" ("Failure is good").

 


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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 05:30

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Obama contre Romney, le duel de l'année 2012 ? (Montage Getty Images pour CNN)

 

 

Même si son trésor de guerre est au moins deux fois supérieur à celui de tous les prétendants républicains réunis, Barack Obama semble l'utiliser contre l'un d'entre eux uniquement : Mitt Romney. Depuis quelques semaines, l'équipe de campagne du président et le parti démocrate enchaînent les clips dévastateurs sur Internet, et bientôt à la télévision, dans le but de décrédibiliser la candidature de l'ancien gouverneur du Massachusetts. Le choix de la cible d'Obama ne relève d'aucun hasard.

 

Hier, l'équipe de campagne de Romney mettait d'intéressantes informations à la disposition du public, via un mail dont l'objet tient en un mot : "Obsédé". Twitter, Facebook et vidéos sur Youtube : partout et tout le temps depuis plus d'un mois, Obama attaque Romney sans relâche. Toujours selon le mail du staff de Romney, "la machine politique d'Obama préfère consacrer son temps et son énergie à attaquer le gouverneur Romney, plutôt que de s'occuper de l'économie".

 

Plus précisément, les offensives du président sont concentrées sur le pedigree modéré de l'ancien homme d'affaires. La vidéo lancée par Priorities USA Action, le comité d'action politique d'Obama, le 1er novembre est un modèle du genre. Aliéner définitivement le soutien des conservateurs à Romney, déjà fort peu enclins à en accepter la suprématie, est pour Obama essentiel s'il veut barrer le chemin de l'investiture au candidat mormon.

 

Le président se fera l'âme généreuse de n'importe quel candidat de la droite du parti républicain qui pourra s'imposer comme une alternative solide à Romney. Cependant, c'est là que le bât blesse pour le locataire actuel de la Maison-Blanche, puisque ni Rick Perry, ni désormais Herman Cain ne se sont révélés assez solides pour défier Mitt Romney. Newt Gingrich, le nouveau chouchou des médias, a un long passé de controverses prêt à être analysé par les électeurs et qui pourrait déboucher sur un chancèlement similaire à celui de ses rivaux Cain et Perry.

 

Par ailleurs, le débat de samedi, en Caroline du Sud, l'a encore montré : Gingrich comme les autres prétendants républicains se refusent à attaquer Romney, qui sort toujours des débats sans une égratignure. Cette attitude est très symptomatique du champ des candidats dans son ensemble, qui, à force d'attendre l'auto-destruction de l'ancien gouverneur du "Bay State", pourrait bien finir par le laisser filer vers l'élection générale de novembre.

 

Cela, le président Obama ne le veut à aucun prix, c'est pourquoi il se charge du travail de sape dont les candidats républicains devraient normalement s'occuper. Le plan d'Obama est d'attaquer Romney pour disposer du candidat le plus faible possible (Perry, Cain, Gingrich ou un autre) pour l'élection de novembre 2012. Mais surtout, il s'agit pour le président sortant d'éviter le candidat le plus fort, un statut que l'on peut difficilement refuser à Romney au vu des dernières semaines.

 

Romney serait de loin le candidat le plus dangereux pour Obama puisque, situé sur la gauche du parti républicain, il pourrait disputer au président l'électorat indépendant qui lui a donné la victoire dans les Etats-clés de l'élection de 2008. Tenter de stopper la marche en avant du candidat mormon, riche à millions, est assurément un bon moyen pour Obama d'augmenter ses chances de rélection.

 

On peut bel et bien parler de marche en avant, car après la chute de Perry et de Cain dans les sondages, Romney donne de plus en plus impression qu'il sera le dernier homme debout. L'inévitabilité de l'investiture de Romney est depuis hier plus clairement ressentie par les journalistes américains. Début novembre, un sondage Gallup révélait que, peu importe leur propre vote, 45% des électeurs républicains avaient le sentiment que Mitt Romney l'allait l'emporter.

 

Cependant, il reste encore sept semaines de campagne avant les caucus de l'Iowa, le 3 janvier 2012. Et en dépit de tous les sondages, de toutes les prédictions des analystes, une seule conclusion est pour l'instant de mise : la campagne des primaires républicaines a été jusqu'à présent absolument imprévisible, et bien plus mouvante que lors des années précédentes. En s'attaquant uniquement à Romney, Obama a-t-il misé sur le bon cheval ?

 


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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 09:41

http://media.syracuse.com/news/photo/2011-09-12-ap-gop-debatejpg-867cef000cc7a76c.jpg

Les huit principaux candidats républicains à Simi Valley (CA), le 7 septembre 2011 (Photo AP)

 

 

Deux semaines après les accusations de harcèlement sexuel émises contre Herman Cain, le soutien à l'ancien PDG de Godfather's Pizza commence à s'effriter. La nouvelle donne profite à Newt Gingrich, qui se hisse désormais à la hauteur de Cain, pendant que Perry lutte pour ne pas couler et que Mitt Romney peine à passer le cap des 25% d'intentions de vote.

 

Jusqu'à hier, la résistance de Cain dans les sondages était surprenante, étant donné le scandale dans lequel il est plongé. Mais plusieurs indicateurs montrent à présent que sa base de supporters est en train de se réduire. Selon CBS, les intentions de vote sont désormais de 18% pour Cain, contre 25% il y a quinze jours, juste avant que sa tourmente ne démarre. Dans plusieurs Etats-clés, notamment l'Iowa et la Caroline du Sud, le baromètre de Cain est à la baisse, un signe certain de la désaffection généralisée du public.

 

La fuite des électeurs jusqu'alors acquis à Herman Cain profite directement à Newt Gingrich. L'ancien président de la Chambre des représentants voit les intentions de vote en sa faveur augmenter nationalement et dans les Etats-clés dans la même proportion que se réduit le soutien à Cain. En Caroline du Sud, Gingrich passe de 8% à 19%, soit plus qu'un doublement. Ce rebond dans les sondages est plein de promesses pour Gingrich, car il a des effets collatéraux très intéressants : dans une interview, il confie avoir levé plus de fonds "ce mercredi que pendant tout le mois de juillet".

 

Jusqu'à présent, la course à la nomination a été dirigée par la lutte des militants contre l'establishment du parti, dont la figure de proue est le favori Mitt Romney. Plusieurs candidats ont incarné la passion des proches du Tea Party contre l'évidence que réprésente Romney, Herman Cain étant le dernier en date. Les chiffres de celui-ci pâlissant dans les sondages, tout le soutien se reporte sur Gingrich, très solide en débat, sans que Mitt Romney ne puisse étendre sa propre base de supporters.

 

Rick Perry, qui de par son importante réserve de fonds, semble être le candidat le plus solide pour empêcher le modéré Romney de fuir avec la nomination, enchaîne les gaffes. Le débat de mercredi, dans le Michigan, nous a offert le spectacle de l'un des plus grands ratés de toute l'histoire politique américaine à la télévision. Certains commentateurs n'ont pas hésité à parler de fin de campagne pour Perry. Hier soir, l'animateur du Daily Show, Jon Stewart, a fait passer un sale quart d'heure au gouverneur du Texas, comme il sait si bien le faire.

 

Pour tenter de se rattraper, Perry joue sur l'humour : il en a rajouté chez l'animateur David Letterman, jeudi soir, en énonçant une liste de dix excuses pour expliquer sa bourde dans le Michigan. Mais surtout, il joue sur les finances : son équipe a annoncé hier avoir acheté des publicités sur le réseau Fox News moyennant la somme d'un million de dollars. Avec la signature, hier encore, d'un contrat similaire en Caroline du Sud, il est le seul candidat à diffuser de la publicité dans les trois premiers Etats à voter, qui ont un poids immense dans la course à l'investiture.

 

Si on imagine que Perry, par miracle, arrive à remonter dans les sondages avant que son compte en banque ne soit dans le rouge, alors on pourrait avoir les trois candidats de la droite du parti, Cain, Gingrich et Perry, en position de force en Iowa. Cet Etat très conservateur s'exprimera le premier, le 3 janvier prochain. C'est le plus grand espoir de Romney, qui, stable à 25%, pourrait diviser les votes sur sa droite et remporter le "Hawkeye State" avant de faire la décision une semaine plus tard dans le New Hampshire, où il est le grandissime favori.

 

Le candidat mormon, en visite cette semaine dans l'Iowa, y a tourné lui aussi un clip de campagne. Ainsi, Romney est prêt, en cas de scénario serré ou d'attaque personnelle, à concurrencer ses adversaires sur les ondes de l'Etat. Preuve de l'hostilité de la droite du parti à son égard, un groupe ultraconservateur à lancé jeudi le site Internet NotMittRomney.com, destiné spécifiquement à barrer la route de l'ancien gouverneur du Massachusetts vers la Maison-Blanche.

 

Alors que les candidats se réunissent ce soir en Caroline du Sud pour débattre à la télévision nationale, Romney aura fort à faire pour contenir les attaques de ses adversaires. Cain, Gingrich et Perry doivent tous se montrer entreprenants, pour des raisons différentes, sous peine de laisser Romney, d'habitude impérial en débat, filer sans encombre vers la nomination du parti et un duel au sommet contre Barack Obama.

 


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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 06:08

http://images.politico.com/global/news/111109_gop_debate_1_reuters_328.jpg

Perry serre les poings pour marquer un argument à Rochester (MI), le 9 novembre 2011 (Photo Reuters)

 

 

De toute évidence, ce sera la seule et unique chose dont on se souviendra, dans quelques semaines, lorsque l'on évoquera le débat de novembre dans le Michigan. L'impressionnant trou de mémoire de Rick Perry, incapable de se souvenir du nom d'un programme fédéral, est venu confirmer aux électeurs la capacité du gouverneur du Texas à enchaîner les gaffes. Pendant ce temps-là, Herman Cain passe entre les gouttes et Mitt Romney se frotte les mains.

 

Les amateurs de débats virulents ont été déçus hier soir. Ce débat ressemblait beaucoup à ceux qui marquent habituellement le début de la campagne des primaires, qu'elles soient démocrates ou républicaines : consensuel et acerbe envers le parti qui tient la Maison-Blanche. Aucun candidat n'a tenté de profiter de l'affaire Cain, encore largement à éclaircir. Hier, il s'agissait plutôt de prendre la température avant d'aborder la dernière ligne droite.

 

Comme prévu, Herman Cain n'a pas échappé aux questions chaudes. L'occasion pour lui de se défendre avec vigueur, comme il l'a fait ces derniers jours, en niant toute accusation de harcèlement sexuel contre lui : "Le peuple américain mérite mieux que quelqu'un que l'on traîne devant la justice de l'opinion publique. Je tiens à mes convictions et à mon intégrité plus qu'à tout autre chose, et pour chaque personne qui émettra une fausse accusation, il y en a des milliers qui diront : 'Aucune activité de cette sorte n'a pu provenir d'Herman Cain'".

 

Ainsi, après 21 minutes de débat, Herman Cain s'était acquis les faveurs du public, qui a vivement applaudi sa réponse. Par la suite, il s'est contenté de jouer sur la défensive. Tout juste s'est-il aventuré à parler de Nancy Pelosi, la chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, comme de la "Princesse Nancy". Des termes assez peu réfléchis pour quelqu'un qui est accusé de harcèlement sexuel, et sur lesquels il est publiquement revenu une fois le débat terminé.

 

Si le public était bien derrière un candidat, hier soir, c'était le local Mitt Romney. L'ancien homme d'affaires est né dans le Michigan et son père fut gouverneur de l'Etat de 1963 à 1969. A la manière des quelques mèches qu'il a laissé dépasser de sa coiffure habituellement impeccable, Romney s'est montré plus relâché lors de la joute répulicaine d'hier soir, la dixième de l'année. Encore une fois sérieux et calme, il a livré des réponses très convaincantes lorsqu'interrogé sur la crise italienne ou le plan de relance d'Obama. 

 

Pour ce qui est du reste de l'opposition aux candidats les mieux placés, seul Newt Gingrich s'est montré en bonne forme, toujours très critique à l'égard du président et des médias. Chose qui n'a pas plus à la modératrice de CNBC, avec laquelle il s'est engagé verbalement et de façon fort peu courtoise. Un sondage Rasmussen conduit hier en Floride le montre en troisième position, ce qui le place en embuscade au cas où Cain devait tomber sous les accusations, dans les jours à venir.

 

On retiendra peut-être le débat d'hier soir comme celui qui a formellement mis fin à la candidature de Rick Perry. Le Texan espérait confirmer son regain de forme et relancer sa campagne dans le Michigan. Son staff se plaisait à répéter qu'il avait un plan anti-Romney, contre lequel de vigoureuses attaques étaient prévues. De cela, il ne fut rien d'autre que la léthargie à laquelle Perry nous a habitués depuis maintenant six débats.

 

Le seul moment marquant de sa performance d'hier fut un vide complet de 43 secondes lors desquelles, en direct à la télévision nationale, Rick Perry a lutté pour se souvenir du nom d'une agence fédérale. "Je vais vous dire : il y a trois agences qui disparaîtront aussitôt que j'arrive [à la Maison-Blanche] : Commerce, Eduaction et... C'est laquelle, la troisième ? Voyons cela. [...] La troisième agence dont je me débarasserais serait l'Education, le... Commerce, et, voyons un peu... Je ne peux pas. La trosième, je ne peux pas se souvenir. Désolé. Oups."

 

Les frasques de Rick Perry et de Gingrich en débat, ainsi que celles de Cain en dehors, nous offrent de précieux enseignements sur l'état de la course, à défaut de nous fournir des luttes rhétoriques intenses. Romney est peut-être en train, débat après débat, d'annihiler tous les défauts que les électeurs républicains voient en lui depuis maintenant cinq ans. Comme le rapelle ce matin Roger Simon, du journal Politico : "Les républicains tombent sous le sens et les démocrates tombent amoureux". En 2008, les démocrates sont tombés amoureux de Barack Obama. Et à défaut d'une opposition crédible, dans deux ou trois mois, la nomination de Mitt Romney pourrait bien finir par faire sens pour les républicains.

 


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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 20:36

http://actualite.portail.free.fr/monde/05-09-2011/mitt-romney-a-la-rencontre-du-tea-party-en-vue-de-2012/mitt-romney-a-la-rencontre-du-tea-party.jpg

Mitt Romney s'exprime lors du Tea Party Express Tour à Concord (NH), le 4 septembre 2011 (Image Reuters)

 

 

Dans l'Etat-clé du New Hampshire, qui votera en deuxième position le 10 janvier prochain, Mitt Romney profite d'une avance écrasante dans les sondages. A maintenant deux mois du scrutin, la partie est-elle gagnée d'avance ?

 

Toute l'année, Mitt Romney a profité d'au moins 30% des intentions de vote dans le "Granite State". Selon un récent sondage CNN, l'ancien homme d'affaires y devançerait largement Herman Cain, par 40% contre 13%. Toujours selon CNN, le New Hampshire possèderait le nombre d'indécis le plus réduit des quatre premiers Etat à voter (Iowa, New Hampshire, Caroline du Sud et Floride), ce qui rend d'autant plus difficile tout retour des adversaires de l'ancien gouverneur du Massachusetts.

 

Ainsi, contrairement à l'Iowa, qui semble toujours hésiter sur le choix de son candidat préféré, le New Hampshire paraît dénué de tout suspense. Selon Mike Dennehy, un stratégiste qui mené les campagnes présidentielles de John McCain en 2000 et 2008 dans le "Granite State", Romney y fait toujours figure de "gorille de 400 kilos".

 

Le New Hampshire est un Etat capital dans la course à la nomination, car en arrivant en deuxième position, il contribue à fonder une dynamique médiatique qui, par le passé, a souvent écourté les primaires républicaines. En effet, si un favori émerge clairement après trois ou quatre Etats, les électeurs indécis des Etats suivants ont tendance à se rallier derrière lui. Ainsi, même si une infime minorité d'Etats ont voté, l'investiture est pour ainsi dire acquise.

 

Romney ne s'attend pas à gagner en Iowa, le 3 janvier prochain, et compte sur le New Hampshire pour mettre sa candidature sur de bons rails. Et pour le moment, aucun signe de semble montrer qu'il y soit en danger. Jon Huntsman, un autre candidat mormon et modéré, a jeté toutes ses forces dans le "Granite State" mais il ne parvient pas à y depasser les 10% d'intentions de vote.

 

Pourtant, toujours selon Mike Dennehy, la prudence est de mise car le New Hampshire "a rarement, si jamais, offert la victoire au candidat qui y est le favori". Selon de nombreux spécialistes, il est encore possible de priver Romney de la victoire en l'attaquant de front sur les thèmes qui sont chers à cet Etat du Nord-Est : l'économie et la réforme de la santé. Mais personne ne semble vouloir s'en prendre personnellement à l'ancien homme d'affaires sur ces sujets.

 

Outre les milliers de dollars, Romney aligne les soutiens dans le New Hamsphire. La semaine dernière, le populaire John Sununu, ancien gouverneur de l'Etat, a apporté publiquement son appui à la candidature de l'ancien gouverneur du Massachusetts. Mercredi, le charismatique gouverneur du New Jersey, Chris Christie, a organisé un meeting pour récolter des fonds au profit de la campagne de Romney.

 

Déjà candidat en 2008, Romney est connu des électeurs du New Hampshire depuis maintenant cinq ans qu'il visite très régulièrement l'Etat. Selon le New York Times, une telle accumulation de soutiens, à tous les niveaux du parti républicain du "Granite State", vaut désormais à Romney le sobriquet de "troisième sénateur de l'Etat".

 

La méticuleuse campagne de l'ancien homme d'affaires, loin de s'étendre au New Hampshire uniquement, est une méthode qui fait souvent recette lors des primaires présidentielles du parti républicain. Le fait d'être le seul candidat à avoir déjà connu une campagne présidentielle pourrait ainsi s'avérer décisif pour Mitt Romney. George W. Bush mis à part, tous les nominés du parti républicain depuis 1968 en étaient au moins à leur seconde campagne au niveau national. La tendance se confirmera-t-elle en 2012 ?

 


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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 19:17

http://ph.cdn.photos.upi.com/collection/upi/882c01569953073bce6655142e07d175/Republican-Candidates-for-President-Debate-at-Dartmouth-College_8.jpg

Mercredi soir, les candidats républicains prendront part à leur sixième joute en deux mois (Hanover, NH, 11 octobre 2011)

 

 

Les trois dernières semaines de campagne, bien que privées de débat, ont été bien chargées. La confrontation de ce soir, à Rochester (Michigan), inaugure une série de cinq rencontres qui mènera les prétendants républicains à la Maison-Blanche jusqu'aux caucus de l'Iowa qui, le 3 janvier, marqueront le début des primaires. Quels sont les enjeux auxquels les candidats devront faire face ?

 

Cela fait maintenant dix jours que les accusations d'harcèlement sexuel s'enchaînent contre Herman Cain, qui a pris la tête de nombreux sondages au cours du mois d'octobre. Pour le moment, même si son indice de favorabilité pâlit, ses chiffres ne s'érodent pas dans les consultations. Lundi, un sondage Washington Post/ABC News a même montré que la majorité des électeurs républicains ne croyaient pas que les allégations à l'égard de Cain étaient sérieuses.

 

Toutefois, il est d'ores et déjà acquis qu'Herman Cain ne pourra pas éviter les questions gênantes du modérateur du débat organisé par la chaîne CNBC. Cette dernière, bien qu'ayant prévu de privilégier les questions économiques, a déclaré via son porte-parole qu'il n'y aurait "aucune restriction". Reste à savoir si les adversaires de Cain aborderont le sujet pour tenter de mettre l'ancien PDG de Godfather's Pizza encore un peu plus en difficulté. 

 

Alors que les militants sont de plus en plus nombreux à attendre un mea culpa de la part de Cain, ses concurrents restent très prudents quant à la tactique à adopter. En fin de semaine dernière, Jon Huntsman et Newt Gingrich avaient déjà appelé Herman Cain à s'expliquer sur les faits qui lui sont maintenant reprochés par cinq femmes différentes. Hier, Mitt Romney est allé un petit peu plus loin en soulignant "l'importance de reconnaître qu'un certain nombre de femmes ont fait part d'un problème". "Les charges émises par ces femmes sont particulièrement dérangeantes, et elles sont sérieuses", a-t-il ajouté sur ABC News. 

 

Le scandale qui touche Herman Cain est une occasion pour Romney de montrer, lors du débat de ce soir, qu'il est bel et bien le favori des primaires. Pourtant, ses changements de positions, son passé de gouverneur d'un Etat progressiste, ainsi que sa religion mormone le rendent très impopulaire au sein de la droite chrétienne. Samedi dernier, l'organisation du Tea Party de Floride a déclaré la guerre à ce candidat "que l'establishment veut nous forcer à sélectionner".  

 

Selon Alex Castellanos, le manager de la campagne présidentielle de Romney en 2008, "son plus grand problème n'est pas la flexibilité de ses opinions, mais son actuel manque de passion". Ce soir, à défaut de passionner le public, l'objectif de Romney sera de montrer une fois de plus son assurance en débat. Comme les médias américains le soulignent depuis septembre, cette caractéristique fait de lui le candidat le plus présidentiable au milieu de candidats médiocres.

 

Ainsi, tout en jouant de la période trouble dans laquelle Herman Cain se trouve, Romney devra veiller à contenir les ardeurs de ses concurrents, qui savent qu'à moins de deux mois de l'Iowa, le temps est compté pour occuper le devant de la scène. Newt Gingrich aura à coeur de montrer ses talents d'orateur, déjà démontrés en septembre et en octobre. L'ancien président de la Chambre des représentants s'essaye à la même tactique que celle de John McCain en 2007, qui consiste à faire son comeback via de solides performances en débat.

 

Par ailleurs, Rick Perry doit à tout prix se faire remarquer pour stopper la fuite des électeurs qui le touche depuis maintenant un mois. Si cela passe par une attaque sommaire contre Mitt Romney, comme ce fut déjà le cas il y a trois semaines, le gouverneur du Texas n'hésitera pas à se lancer. Il lui faut impérativement remonter dans les sondages pour espérer bien figurer en Iowa et en Caroline du Sud, des scrutins qui lui étaient très favorables avant l'arrivée au sommet de Cain.

 

L'économie sera au centre des deux heures de débat ; a priori, cela avantage Mitt Romney, perçu comme très solide en la matière. Néanmoins, ce dernier n'aura pas la partie facile, car au fur et à mesure que les primaires s'approchent, ses adversaires vont se faire de plus en plus agressifs.

 


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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 09:46

http://blauesauser.free.fr/usa/wp-content/2008/11/barack-obama-president-des-usa.jpg

 Il y a trois ans, Barack Obama était élu président des Etats-Unis dans la liesse populaire... Une image que l'on reverra l'an prochain ? Pour le moment, rien n'est moins sûr. (Grant Park de Chicago, 4 novembre 2008 / AFP)

 

 

Le 6 novembre 2012, le nom de Barack Obama sera sans aucun doute sur les bulletins de vote, à l'heure où le président réclamera un deuxième mandat de quatre ans aux Américains. Le mystère plane encore sur l'identité de son adversaire, une interrogation à laquelle les primaires républicaines du printemps prochain ne tarderont pas à répondre.

 

Malgré tous les avantages dont peut jouir un président sortant, Obama n'a pas l'élection gagnée d'avance. Le pays, qui ne parvient pas à sortir d'une grave récession, est au bord de la crise existentielle : le fossé entre ses deux principaux partis est tel que les institutions américaines sont aujourd'hui largement défaillantes, à commencer par le Congrès. La campagne de 2012 sera rythmée non par les slogans d'espoir et de changement qu'Obama a utilisés en 2008, mais par les spots télévisés les plus vicieux et médisants qui sont habituellement partie prenante des campagnes de réélection.

 

Trois ans après le "phénomène Obama", les Américains pourraient être tentés de redonner l'avantage aux républicains. Ils l'ont fait lors des élections de mi-mandat, dans un contexte de crise qui sera toujours d'actualité en novembre 2012. Mais alors que l'influence du Tea Party se fait toujours plus pressante, l'autre terme de l'alternative sera-t-il envisageable ?

 

 

L'Amérique manque de confiance en l'économie et en ses dirigeants


 

Plus que tout autre indice, le taux de chômage, dans un an, aura un poids considérable sur l'issue de l'élection. En janvier 2009, alors qu'Obama était intronisé président, 7,7% des Américains n'avaient pas d'emploi. Ce taux est aujourd'hui de 9,0%, alors que le président avait prédit que son plan de relance de février 2009 le garderait au-dessous de la barre des 8%.


Depuis 1980, l'histoire a prouvé qu'il était difficile pour un président d'être réélu avec utaux de chômage supérieur à 7%. Seul Ronald Reagan, en 1984, a réussi cette prouesse, avec alors 7,2% des Américains à la recherche d'un emploi. Or, les spécialistes ne s'attendent pas à ce que le taux de chômage descende en-dessous de 7,7% en novembre 2012. 


Pourtant, Barack Obama profitera toujours des avantages non négligeables dont disposent les présidents sortants, que ce soit en termes d'organisation électorale, de soutiens ou de financement. Ainsi, sur les treize derniers présidents ayant fait campagne pour être réélus, dix ont trouvé le chemin du succès. Cependant, comme le taux de chômage, la cote de popularité d'Obama, actuellement de 43%, est annonciatrice de défaite. Depuis 1952, aucun président avec une cote de popularité de moins de 49% à un an de l'élection générale n'a été réélu.

 

La popularité d'Obama, comme le signalait la semaine dernière l'animateur Jay Leno, est toujours plus importante que celle du Congrès. Le mois dernier, seulement 13% des Américains approuvaient l'action du Congrès, selon Gallup. La branche législative, à commencer par sa chambre haute (le Sénat), est minée par deux partis qui refusent tout accord majeur en commun. Or, la rigidité institutionnelle qu'induit un régime présidentiel nécessite un consensus de tous les instants pour fonctionner correctement.

 

Le parti républicain semble plus que jamais décidé à entraver la marche du président Obama vers la réélection. Le Tea Party, en particulier, reflète le pouvoir grandissant de la droite la plus conservatrice en son sein. Depuis sa victoire lors des élections de mi-mandat, le "parti de l'éléphant" n'a qu'un seul credo : mettre son champion pour la présidentielle de 2012 dans les meilleures conditions pour battre le président sortant. Selon les mots de Mitch McConnell, président de la minorité républicaine au Sénat : "La seule et unique chose qui importe pour nous, c'est qu'Obama ne fasse qu'un mandat".


 

Obama doit défendre son bilan en 2012


 

En conséquence, quand Obama a perdu sa majorité à la Chambre des représentants en novembre 2010, sa tâche s'est considérablement compliquée. Le président est conscient qu'il doit faire redescendre le taux de chômage dans les douze mois à venir, c'est pourquoi il ne cesse de parcourir le pays pour promouvoir son plan national pour l'emploi. Mais depuis son annonce en septembre dernier, l'American Jobs Act a été démonté pièce par pièce par la flibuste républicaine au Sénat.

 

Les républicains reprochent à Obama son manque de leadership en matière économique entre janvier 2009 et janvier 2011, losqu'il avait le contrôle des deux chambres du Congrès. Les démocrates, avec maintenant un peu de recul, réalisent qu'en consacrant une immense partie de son capital politique au passage de son plan pour la santé, le président n'a pas pu être efficace sur le front de l'économie. Dans son dernier livre, Bill Clinton lui-même confie ses doutes sur la politique économique et fiscale de son collègue démocrate, en invoquant notamment l'épisode de la hausse du plafond de la dette.

 

Les Américains n'en feront sans doute que peu de cas l'an prochain, mais la politique étrangère d'Obama a été largement couronnée de succès. Les morts d'Oussama Ben Laden en mai 2011, puis de Mouammar Kadhafi en octobre dernier, lui ont apporté un petit coup de pouce dans les sondages. Seule ombre au tableau : le processus de paix israélo-palestinien, dressé comme une priorité absolue par Obama au début de son mandat. Celui-ci demeure aujourd'hui au point mort, et les tentatives de relance d'Obama, à l'automne 2010, n'y ont décidément rien changé.

 

Cela fait maintenant plus de sept mois que le président sortant est officiellement candidat à sa propre succession. Très vite, il lui a été reproché de faire passer la politique avant le sort de l'Amérique, notamment en annonçant viser le milliard de dollars de fonds pour sa campagne de 2012. Les mots-clés "Hope" et "Change"ont été remplacés par le "We can't wait" de son plan pour l'emploi, qui a formellement lancé sa campagne de 2012 il y deux mois.

 

Comme lors de nombreuses de campagnes de réélection, la peur prendra l'an prochain le pas sur l'espoir. Le démocrate va tenter de convaincre les Américains qu'il ne faut pas retourner à l'époque de Bush, tandis que le républicain menacera l'Amérique d'une catastrophe si elle reconduit le président actuel. La campagne de 2012 sera sans aucun doute très négative, comme ce fut le cas en 2004, par exemple. Le duel Kerry-Bush avait été marqué par les insinuations les plus mesquines qui soient, clips télévisés à l'appui.

 

Par rapport à 2008, Obama a 354 grands électeurs et 28 Etats à défendre pour, de nouveau, atteindre le "chiffre magique" de 270 grands électeurs. Neuf Etats-clés, ravis aux républicains en 2008, seront au centre de l'attention l'an prochain : il s'agit du Colorado, de l'Indiana, de la Floride, de l'Ohio, de la Caroline du Nord, de l'Iowa, du Nevada, de la Virginie et du Nouveau-Mexique. L'Indiana, par exemple, est d'ores et déjà perdu pour le président. En fonction de l'identité du nominé républicain, d'autre Etats plus solidement démocrates pourraient être remis en jeu, notamment la Pennsylvanie, le New Hampshire ou le Michigan.


 

Une primaire républicaine très incertaine


 

La campagne des primaires qui, contrairement à 2008, ne concerne que le parti républicain, est jusqu'à présent caractérisée par sa lenteur et son manque d'enthousiasme. Alors qu'au printemps 2007, le champ des candidats républicains et démocrates était fixé, il a fallu attendre l'automne 2011 pour connaître le panel complet des prétendants du parti de l'éléphant à la Maison-Blanche.

 

En juin, moins de la moitié des républicains étaient satisfaits par le choix des candidats qui leur était proposé. L'annonce de candidature de Rick Perry, en août, a relancé l'intérêt des Américains pour la primaire, avant que le gouverneur du Texas ne plombe sa campagne par des performances très médiocres en débat. Début octobre, le dernier espoir des républicains pour faire entrer en course Chris Christie, le charismatique gouverneur du New Jersey, a été éteint.

 

Les militants du parti de l'éléphant n'ont donc d'autre choix que de composer avec un manque d'entrain caractérisé par son favori le plus stable depuis le début de l'année : l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney. Ce dernier, ancien homme d'affaires à succès, est perçu comme très crédible sur les questions économiques. Cependant, sa religion mormone et son passé de gouverneur d'un Etat très modéré, à contre-courant de la vague du Tea Party, ne jouent pas en sa faveur.

 

Ainsi, tout au long de 2011, les républicains ont cherché à éviter la nomination de Romney en propulsant, tour à tour, un nouveau candidat au sommet des sondages. Newt Gingrich, Tim Pawlenty, Michele Bachmann, Rick Perry, et maintenant Herman Cain... Tous ont incarné l'alternative à un homme dont seulement un quart de militants souhaitent l'investiture, mais qui pourrait bien finir par être sacré champion par défaut. Le scandale Cain laisse les républicains sans altervative à Romney, à moins de deux mois des primaires, même si Gingrich semble préparer activement son retour sur le devant de la scène.

 

L'ancien gouverneur du Massachusetts, selon CNN, possède l'avantage dans tous les Etats-clés des primaires, à savoir ceux qui s'expriment les premiers. Sa capacité à lever des fonds et sa fortune personnelle, estimée à 260 millions de dollars, sont une arme considérable en cas de primaires de longue durée. Surtout, il est le seul républicain à régulièrement devancer Barack Obama dans les sondages, ce qui lui offre un argument de poids pour convaincre les militants de le sélectionner.

 

 

De par son statut de président sortant, Barack Obama est le favori par défaut d'une élection l'opposant à un républicain proche du Tea Party, comme Perry ou Cain. Pareillement, Romney est le favori par défaut d'une primaire qui se cherche avant tout un candidat apte à reprendre le contrôle de la Maison-Blanche aux démocrates. Mais si Obama et Romney devaient se retrouver en duel en novembre 2012, alors tous les indicateurs semblent pencher en faveur du parti républicain.

 

Avec une économie stagnante, il serait facile à Romney d'en incomber la faute au président, tout en jouant de sa propre crédibilité d'homme d'affaires à succès. Mais auparavant, il faudra passer l'obstacle des primaires d'un parti imbu d'extrémisme, ce qui s'annonce comme la marche la plus haute à gravir pour le modéré Mitt Romney.

 


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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 06:32

http://www.washingtonpost.com/rf/image_606w/2010-2019/WashingtonPost/2011/11/03/National-Politics/Images/130195300.jpg

Mitt Romney signe le formulaire de l'Etat du New Hampshire pour officiellement s'y inscrire comme candidat à la présidence (Darren McCollester / Getty Images)


Alors que la plupart de ses concurrents sont en campagne dans l'Etat crucial de l'Iowa - ou bloqué(s) à Washington par un scandale - Mitt Romney reste focalisé sur l'économie, le thème central de la campagne de 2012. Jeudi soir, dans le New Hampshire, il présentait ses idées en matière de fiscalité lors d'un discours d'une vingtaine de minutes.

 

A ceux qui l'accusent d'être une "girouette" (flip-flopper) du fait des idées progressistes qu'il a défendues dans le passé, Mitt Romney a voulu envoyer un message : fiscalement, son bona fides conservateur n'a jamais était démenti. Son plan fiscal, basé sur des coupes budgétaires, a pour but d'"économiser, de simplifier, et de repenser le mode de gouvernement"

 

Avec une dette clossale qui est sur le point d'atteindre 15.000 milliards de dollars, Romney propose de commencer par couper 500 milliards dans le budget américain d'ici 2016. Sa cible privilégiée est le plan santé du président Obama, qu'il veut purement et simplement abolir, dès son premier jour à la Maison-Blanche.

 

Par ailleurs, les plans Medicare et Medicaid (respectivement pour les personnes âgées et pour les plus pauvres) ne sont pas en reste dans les projets de Romney. L'ancien gouverneur du Massachusetts compte transformer le premier en un système de coupons, à la manière des tickets de rationnement alimentaire, tandis qu'il compte rendre aux Etats la responsabilité de financer le second, de telle sorte que Washington n'en porte plus le poids.

 

Selon Romney, "Il y en a qui disent que vous n'avez pas de coeur quand vous proposez de réduire les fonds alloués à un programme. (...) Mais nous avons une responsabilité morale de ne pas dépenser plus que nous n'avons." En tant qu'ancien PDG, Romney est très crédible en matière économique auprès des Américains. Aux côtés de son épouse Ann, Romney s'exprime sans téléprompteur, s'appuyant simplement sur quelques notes "gribouillées dans la voiture en venant". Il a choisi de présenter son plan dans le New Hampshire, un Etat sur lequel il mise beaucoup pour le propulser vers la nomination républcaine.

 

Selon un récent sondage Washington Post/ABC News, Romney est en tête des intentions de vote avec 24%, Cain le talonnant à 23%. Hier, un sondage Reuters Ipsos révélait que Romney est le seul républicain capable de battre Barack Obama dans un an ; face au président, Herman Cain s'inclinerait de 5 points, et Rick Perry de 7.

 

Dans le New Hampshire, Romney est très largement en tête des sondages et y a récolté de très nombreux soutiens politiques. Le dernier en date est venu de l'ancien gouverneur républicain de l'Etat, John Sununu, présent hier aux côtés de Romney. Sununu a confié à l'audience : "Voilà un homme qui comprend qu'il ne s'agit pas juste de dire : 'Bon, il faudrait faire des économies'. Il sait que les décisions sont difficiles à prendre, et il sait comment les prendre".

 

La plus grande force de Romney apparaît ainsi être son expérience en matière économique. En effet, Michele Bachmann propose de fondamentalement modifier le code fiscal en vigueur, tandis que la méthode Perry pourrait quelque peu manquer de clairvoyance aux yeux des Américains : "Je vais aller à Washington avec une masse pour broyer ce système".

 

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 05:47

http://www.washingtonpost.com/rf/image_606w/2010-2019/WashingtonPost/2011/11/02/Others/Images/2011-11-02/cain%2011_1320262561.jpg

Le candidat républicain Herman Cain à Washington, DC, le 2 novembre 2011  (Melina Mara/The Washington Post)

 

 

Malgré tous ses dénis depuis lundi, Herman Cain voit les révélations s'accumuler contre lui dans la presse. Si bientôt, il était avéré qu'il est effectivement coupable, dans l'affaire de harcèlement sexuel dans laquelle il est empétré, cela signifierait la fin des ses espoirs d'entrer à la Maison-Blanche. Au contraire, en cas de non-lieu, voire de coup monté, alors la popularité de Cain ne pourra que s'accroître.

 

Hier soir, le journal Politico dévoilait deux nouveaux éléments de l'affaire. Tout d'abord, la deuxième employée concernée aurait touché 45.000 dollars d'indemnité de départ, en l'échange de son silence sur les faits. Soit bien d'avantage que les "deux ou trois mois de salaire" dont Cain avait accepté de reconnaître le versement lundi après-midi.

 

Surtout, Politico révèle que six sources s'accordent à dire que Herman Cain aurait fait des "propositions à caractère ouvertement sexuel" à l'une des employées, alors âgée de trente ans au moment des faits. Celle-ci aurait confié à l'une des sources : "Elle a comme perçu que son emploi serait en danger si elle ne le faisait pas". L'employée serait allée se plaindre directement à l'équipe dirigeante de la National Restaurants Association, dont le chef n'était alors nul autre que le PDG Herman Cain lui-même.

 

Ce vendredi, les avocats de l'ancienne employée, victime présumée de harcèlement sexuel, annonceront si, oui ou non, la plaignante émettra un communiqué à la presse pour clarifier sa version des faits. En attendant, la défense de Cain continue d'accuser Rick Perry d'avoir porté l'affaire à l'attention de Politico afin de nuire à sa campagne. Depuis fin septembre, Cain a ravi à Perry le statut de favori des sondages que le gouverneur du Texas détenait depuis août.

 

Pour le moment, les électeurs semblent accorder le bénéfice du doute à Herman Cain. L'équipe dirigeante de sa campagne présidentielle a annoncé avoir récolté 1,2 million de dollars depuis dimanche dernier, date à laquelle Politico a dévoilé l'affaire. Surtout, les chiffres de Cain dans les sondages ne vacillent pas. Selon l'institut Rasmussen, il est toujours en tête, avec 26% des intentions de vote, contre 23% à Mitt Romney et 8% à Perry. Newt Gingrich s'intercale à 14%, confirmant son regain de forme actuel.

 

Si la pluie de révélations, depuis quatre jours, pourrait encourager Cain à penser à mettre fin à son effort présidentiel, le soutien constant de ses électeurs potentiels le pousse à garder un cap fixe. Son porte-parole J.D. Gordon déclarait hier, en toute confiance : "Je crois que cela va passer". Ses supporters, sur les blogs affiliés au parti républicain, confient ne pas croire en l'affaire de Politico, qui selon eux n'a pour le moment apporté aucun élément concret.

 

Les accusations sont un véritable tournant pour la candidature d'Herman Cain. A moins de deux mois des premiers scrutins en Iowa, sa campagne peut être balayée tout comme, dans le cas inverse, elle peut ressortir renforcée de la toumente qui s'abat sur elle. Comme Krissah Thompson et Sandhya Somashekhar, du Washington Post, le font valoir, les groupes de soutien à Cain attirent l'attention comme jamais, et notamment dans les Etats-clés s'exprimant les premiers dans le processus des primaires.

 

Pour l'heure, Cain ne semble pas vouloir modifier son programme d'apparitions dans les médias, même si de hauts cadres du parti de l'éléphant l'encouragent fortement à se mettre en retrait pendant quelques jours. Cet acharnement à se surexposer aux médias révèle-t-il que Cain n'a rien à se reprocher, ou bien est-il le signe que l'ancien homme d'affaires a l'intention de se défendre contre des accusations qu'il sait fondées ?

 


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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 20:46

http://images.politico.com/global/news/111031_cainlede7_ap_328.jpg

Herman Cain à Washington, DC, le 31 octobre 2011 (Photo AP)

 

 

En concédant aux médias, heure après heure, de nouvelles révélations sur les faits de harcèlement sexuel qui lui sont reprochés, le candidat républicain à la présidentielle de 2012 joue avec le feu. En tête des sondages depuis quelques jours, Cain pourrait voir sa cote de popularité dégringoler d'un coup d'un seul, et avec elle, l'espoir naissant que ce novice suscitait de remporter la nomination du parti de l'éléphant.

 

Le journal Politico, dimanche soir, annonçait le comportement déplacé qu'aurait eu Cain envers deux de ses employées à l'Association Nationale des Restaurants (National Restaurants Association, NRA) dans les années 1990. Alors PDG du groupe, Herman Cain aurait négocié avec les deux femmes un départ à l'amiable, moyennant finances, en l'échange de quoi personne n'évoquerait les faits à l'avenir.


Seulement, Politico affirme aujourd'hui être en possession du nom des deux femmes, confirmé par une petite dizaine de sources souhaitant rester dans l'anonymat. Le journal affirmait hier qu'il détenait les informations depuis dix jours ; après avoir pressé l'équipe de campagne de Cain de s'expliquer sur l'affaire, en vain, Politico a décidé de dévoiler les faits au public (voir article précédent).

 

Répondant aux questions des médias, de show en show, lundi et mardi, Herman Cain a changé sa version des faits à de nombreuses reprises. Lundi, il martelait qu'il ne s'était rien passé à la NRA en 1996 ; mardi, il a confié à Fox News "vaguement se souvenir" d'avoir simplement comparé la taille d'une employée à celle de son épouse Gloria, qui lui arrive "en dessous du menton", ainsi que "deux ou trois autres choses". Hier, il affirmait de pas être au courant d'un arrangement financier avec les deux employées, quand aujourd'hui, il avouait l'existence d'un accord se chiffrant en "milliers de dollars".

 

Sans évoquer la France, les Etats-Unis ont eu leur lot de scandales politiques relatifs aux bonnes moeurs en 2011. L'hiver dernier, le sénateur du Nevada John Ensign, un républicain, avait dû démissionner après qu'il fut découvert qu'il entretenait une relation extra-conjugale. En juin 2011, le représentant Anthony Weiner (D-NY) avait dû renoncer à son poste suite à la publication de photos très suggestives de lui sur son compte Twitter.

 

L'affaire Cain n'est pas sans rappeler celle de Bill Clinton qui, déjà en 1992, avait paniqué lorsqu'il lui avait été reproché d'avoir esquivé son service militaire dans les années 1960. A l'époque, Clinton avait présenté trois versions différentes au public américain pour expliquer son refus de remplir son service aux forces armées de la nation.

 

Après avoir envoyé son porte-parole au front, puis s'être expliqué lui-même devant les médias, Herman Cain a laissé entendre que sa femme Gloria pourrait s'exprimer sur l'affaire sur Fox News, en fin de semaine. Sa référence à la classique "chasse aux sorcières" pour critiquer le comportement des médias montre que l'ancien PDG de Godfather's Pizza est dépassé par les événements.

 

Cela arrive au plus mauvais moment pour Cain, puisqu'il était parvenu à se hisser en tête des intentions de vote au niveau national en seulement quelques semaines. Avec Romney qui reste impassible, Perry qui revient lentement dans la course et Newt Gingrich qui promet qu'"il s'imposera par une marge plus qu'impressionnante", Herman Cain a décidement tout à perdre dans l'affaire de la NRA.

 


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