4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 06:22

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Mitt Romney, aux côtés de sa famille, annonce sa victoire lors des caucus de l'Iowa (Photo Win McNamee / Getty Images)

 

 

Au bout du suspens, Mitt Romney s'est imposé lors du premier scrutin présidentiel de 2012, qui avait lieu hier en Iowa. Avec 24,6%, il devance Rick Santorum de seulement huit voix. Le libertarien Ron Paul finit à la troisième place (21,4%), loin devant Gingrich (13,3%), Perry (10,3%) et Bachmann (5%). L'écart de voix n'étant pas significatif, qui profite le plus de la victoire ? Le mormon modéré du Massachusetts qui a gagné les faveurs des Iowans sans même courtiser leur vote, ou le champion désigné de la droite chrétienne, qui a fait campagne sans relâche dans l'Etat uniquement pour y effectuer un retour su le fil ?

 

Romney et Santorum se tiennent dans un mouchoir de poche (huit voix sur plus de 122.000 bulletins enregistrés), mais longtemps on a cru que la course serait plus serrée encore. En effet, jusqu'à 50% de bulletins dépouillés, vers 22H (heure américaine), Ron Paul était encore statistiquement à égalité avec les deux leaders : les trois hommes se tenaient alors en un pourcent.

 

Puis Paul a été distancé, la course se jouant alors entre Santorum et Romney. Après d'interminables retournements de situation, finalement, la victoire est revenue à Mitt Romney. Matt Strawn, le chef du Parti républicain d'Iowa, a déclaré officielle la victoire du candidat mormon à 1H30 du matin. Comme le rappelait Steve Brusk, de CNN, le scrutin le plus serré de toute l'histoire politique américaine a eu lieu dans le Dakota du Sud, en 1936 (257 voix d'écart). Les caucus de l'Iowa de 2012 resteront donc dans toutes les mémoires.

 

Au-delà du score, c'est la folle remontée de Rick Santorum qui risque de marquer l'après-Iowa : l'ancien sénateur de Pennsylavanie, battu de 17% lors de sa dernière campagne politique en novembre 2006, s'est imposé en deux semaines seulement comme le favori de la droite chrétienne. Parti de 6% dans les sondages du "Hawkeye State" début décembre, il a progressé de quasiment 20% en un mois. Ce au grand dam de Newt Gingrich, qui fait le chemin inverse et passe de 35% à 13%.

 

Tout à l'opposé des deux grands vainqueurs, Romney et Santorum, Rick Perry (cinquième avec 10,8% des voix) et Michele Bachmann (5%) sont les deux grands perdants de ce soir. Si la seconde a de nouveau exprimé son souhait de rester dans la course au moins jusqu'en Caroline du Sud, Rick Perry a laissé entendre qu'il allait se retirer au cours des jours à venir en évoquant un retour au Texas pour "réévaluer sa candidature".

 

Peu après le discours de défaite, le staff de campagne de Perry a annoncé que le gouverneur du Texas annulait son programme de fin de semaine, en Caroline du Sud. Dans la foulée, des sources du journal Politico ont annoncé que Santorum avait essayé de contacter Perry. Les deux conservateurs vont-ils unir leurs forces contre Mitt Romney en vue de la primaire de Caroline du Sud ?

 

Sans aucun doute, la victoire revient à Romney, mais l'homme de la soirée est Santorum. Son retour canon, au cours des derniers jours, lui vaut d'éclipser de facto les alternatives conservatrices à Romney, Perry et Bachmann en tête, sans oublier Gingrich. Mais qu'en est-il de la nomination républicaine ? Quel est l'impact de la victoire de Romney ?

 

En dépit de l'excellente performance de Santorum, Romney est parvenu à éliminer de la course deux de ses principaux concurrents (Gingrich et Perry), tout cela en ne dépensant "que" 2 millions de dollars. Perry, en comparaison, a dépensé plus de six millions de dollars dans l'Etat, seulement pour finir cinquième avec 10,3% des voix. Il y a quatre ans, Romney avait dépensé plus de 10 millions de dollars dans le "Hawkeye State" pour réaliser un score similaire à celui d'aujourd'hui.

 

Du fait de son pedigree modéré, la victoire de Romney en Iowa est une surprise. Elle fait de l'ancien gouverneur du Massachusetts le grand favori pour l'investiture du parti de l'éléphant. Romney bénéficie à présent d'un élan considérable pour aborder les primaires suivantes, New Hampshire (le 10 janvier) et Caroline du Sud (le 21 janvier). Dans le premier de ces deux Etats, il possède une importante marge d'erreur, les instituts de sondages le donnant à plus de 40% des intentions de vote.

 

Or, une victoire dans le "Granite State" le propulserait encore un peu plus puissamment vers la Caroline du Sud, un Etat conservateur qui lui est a priori défavorable, mais qui a, par le passé, cédé aux sirènes de candidats modérés en pleine lumière médiatique. Le dernier en date n'est autre que John McCain, qui avait réussi à battre le favori des évangélistes Mike Huckabee en plein coeur du Sud américain, pour finalement remporter l'investiture républicaine de 2008.

 

En s'imposant en Iowa, dans le Midwest conservateur, Mitt Romney s'est donc peut-être directement ouvert les portes de la convention républicaine de Tampa, qui en août prochain, déterminera le nom de celui qui défiera la réélection de Barack Obama. Le seul moyen pour Santorum de stopper l'ancien gouverneur du Massachusetts est d'attirer à lui les faveurs des électeurs de Gingrich et de Bachmann, des candidats qui ne semblent cependant pas prêts à se retirer.

 

 

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 09:25

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Le favori pour la nomination républicaine, Mitt Romney, est tout sourire aux côtés de ses supporters à Davenport, Iowa, le 2 janvier 2012

 

 

A moins de vingt-quatre heures des résultats des caucus de l'Iowa, Mitt Romney est sur orbite pour la victoire dans le premier scrutin présidentiel de 2012. Si les sondages disent vrai, il semble que seuls le libertarien Ron Paul et le conservateur Rick Santorum soient en mesure de le priver de la première place. Or, celle-ci pourrait être synonyme de nomination, car ses adversaires ont besoin d'enrayer d'entrée de jeu la formadable machine électorale mise en place par Romney, sous peine de voir l'ancien gouverneur du Massachusetts s'échapper définitivement.

 

Hier en Iowa, Mitt Romney transpirait la confiance. Pour un candidat dont la presse critique souvent le manque de charisme, l'ancien homme d'affaires s'est exprimé avec ferveur devant plus de 300 personnes à Davenport : "Cette élection est un choix capital à faire entre deux chemins que peut emprunter l'Amérique (...) L'âme de notre pays est en jeu."

 

Preuve de cette confiance suprême, seulement à demi-avouée ("We are going to win this thing"), Mitt Romney n'a pas une seule fois mentionné le nom de ses adversaires, se contentant, comme il l'a fait pendant la majeure partie de 2011, de tirer à boulets rouges sur le bilan du président Obama : "Notre nation promeut l'entreprenariat, mais je crois que le président veut de faire de nous un Etat-providence à l'européenne, une nation au sein de laquelle tout vous est offert, où le rôle de l'Etat n'est pas de nous laisser notre liberté et notre droit à l'épanouissement, mais plutôt de prendre aux uns pour donner aux autres, tout cela au nom de l'égalité."

 

Ne passant outre aucune note patriotique, Romney cite à foison des passages de célèbres poèmes américains mais ne délivre que rarement des indications sur ce qu'il ferait, concrètement, s'il en venait à être élu en novembre 2012. Il n'évoque que des thèmes populaires au sein du Midwest iowan, de la lutte contre la nucléarisation de l'Iran à la guerre commerciale contre la Chine, sans oublier la nécessité de se débarrasser, dès le premier jour de son mandat, de l'impopulaire plan de couverture-santé universelle du président Obama.

 

Cette dernière question résume à elle seule l'admirable tour de force que Mitt Romney est sur le point de réaliser. Si demain, les dernières tendances des sondages se confirment et qu'il devance Ron Paul et Rick Santorum, alors le modéré Romney se sera imposé dans un Etat à tendance très conservatrice. A priori hostile à un mormon venant du Massachusetts, l'électorat de la droite chrétienne est sur le point de voir un homme ayant promulgué dans un son Etat un plan de santé similaire à celui d'Obama l'emporter sur ses terres.

 

En 2008, les chrétiens évangélistes composaient 60% de l'électorat iowan lors des caucus, un chiffre qui sera sans doute orienté à la baisse ce soir. Cela fait bien évidemment les affaires de Romney, qui compte sur la participation d'un nombre maximal d'électeurs de centre-droit pour le conduire à la victoire. Surtout, le nombre réduit de chrétiens fondamentalistes qui voteront ce soir devront trancher entre quatre candidats qui courtisent leur vote : Newt Gingrich, Rick Perry, Michele Bachmann et Rick Santorum.

 

Du fait du fractionnement de la droite chrétienne, aucun des candidats conservateurs ne pourra réitérer l'excellente peformance de l'ancien pasteur Mike Huckabee, qui en 2008 avait recueilli plus de 40.000 voix sur son nom (35%). Rick Santorum, le mieux placé dans les sondages, ne peut espérer finir fort que s'il parvient à arracher des voix des mains de Gingrich, Bachmann et Perry.

 

Quant à Ron Paul, il profite lui aussi de la division des conservateurs et attire tous les électeurs libertariens du Parti républicain. Par ailleurs, les Iowans ont la possibilité de changer leur affiliation aujourd'hui même, permettant à de nombreux indépendants de voter lors des caucus. Selon le dernier sondage du journal Des Moines Register, Ron Paul domine très largement ses adversaires dans cette tranche de l'électorat. Cependant, il semble en perte de vitesse : mardi dernier, 29% des électeurs penchaient pour Ron Paul, mais vendredi, ils n'étaient plus que 16% à déclarer vouloir voter pour lui le 3 janvier.

 

Au milieu d'un champ de candidats remarquablement divisé, Mitt Romney pourrait, grâce à une victoire inattendue en Iowa, "tuer le match" d'entrée de jeu. Les primaires durent six mois aux Etats-Unis, ce qui réclame à la fois une organisation considérable et des fonds importants. Or, seul Romney dispose de toutes les cartes entre ses mains, travaillant sans relâche, depuis plus de cinq ans, pour bâtir une infrastructure suffisamment solide pour lui ouvrir les portes de la Maison-Blanche.

 

La seule chance des conservateurs de le stopper est de s'unir derrière un unique candidat qui pourrait incarner une alternative crédible. Les premiers Etats à voter (Iowa, New Hampshire, Caroline du Sud et Floride) servent toujours à dégager les deux ou trois tendances dominantes du parti, incarnées chacune par un candidat. L'étiquette de conservateur N°1 devrait revenir à Santorum après le 3 janvier, mais sachant que Gingrich, Bachmann et Perry ont tous trois des meetings prévus jusqu'en Caroline du Sud, qui vote le 21 janvier, Mitt Romney peut dormir sur ses deux oreilles : l'électorat de la droite chrétienne n'est pas près de raisonner.

 

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 06:43

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Rick Santorum fait campagne à Sioux City, Iowa, le 1er janvier 2012 (Photo Getty Images pour CNN)

 

 

A son tour, Rick Santorum a le droit à son moment de gloire dans les sondages. Contrairement à ses adversaires de l'aile conservatrice du Parti républicain, Michele Bachmann, Rick Perry ou Newt Gingrich, son ascension a lieu au meilleur moment possible. L'ancien sénateur de Pennsylvanie peut en effet prétendre à la victoire lors des caucus de l'Iowa, qui auront lieu demain soir. Mais aura-t-il le temps de refaire son retard ?

 

C'est incontestable, Rick Santorum possède actuellement l'arme la plus essentielle pour gagner une élection politique américaine : l'effet d'entraînement médiatique (momentum). Un sondage effectué par le journal iowan Des Moines Register donnait samedi Santorum à 15%, derrière Mitt Romney (24%) et Ron Paul (22%). Mais le 1er décembre, le même journal donnait l'ancien sénateur de Pennsylavanie à 6% seulement.

 

Hier, l'institut de sondage Public Policy Polling (qui penche légèrement côté démocrate) confirmait la montée de Rick Santorum dans les opinions des électeurs républicains de l'Iowa. Avec 18%, il semble réduire l'écart avec Ron Paul (20%) et Mitt Romney (19%). Selon PPP, Santorum est le second choix des électeurs acquis à la cause de Rick Perry, Michele Bachmann et Newt Gingrich, tous trois issus de la droite du Parti républicain. Il ne fait donc guère de doute que Rick Santorum tient son soutien grandissant des électeurs souhaitant s'unir derrière une alternative conservatrice au modéré Mitt Romney et au libertarien Ron Paul.

 

La réponse au classement final de Santorum repose donc sur sa capacité, en l'espace de moins de quarante-huit heures, de faire basculer dans son camp les électeurs de Perry, Gingrich et Bachmann. Ceux-ci ne vont bien évidemment pas s'en laisser compter ainsi, même s'il leur sera difficile de lutter contre la tornade médiatique dont bénéficie actuellement Santorum.

 

Ancien sénateur de Pennsylvanie, ce dernier a une connexion avec les électeurs col-bleu, présents en nombre dans le "Keystone State" et qui penchent plutôt pour Romney en Iowa. Surtout, Rick Santorum paraît être l'ultime candidat capable d'unifier les chrétiens évangélistes, qui composent plus de 60% de l'électorat du "Hawkeye State", ce qui lui donne un argument majeur pour prétendre à la victoire mardi soir.

 

Peu de temps avant Noël, Santorum avait reçu le soutien de Robert Vander Plaats, le chef du Family Leader, une puissante organisation d'obédience sociale-conservatrice. Vander Plaats répète ainsi depuis une dizaine de jours le besoin d'unité de la droite chrétienne derrière un unique candidat, sous peine de voir Mitt Romney l'emporter sur un terrain défavorable - ce qui lui donnerait une crédibilité extrêmement forte pour remporter la nomination républicaine.

 

Mitt Romney, en dépit de son "plafond" de 25%, fait pour le moment la course en tête car la droite du Parti républicain est divisée entre quatre candidats différents. L'ancien gouverneur du Massachusetts, lors de sa première campagne présidentielle en 2008, n'avait pas eu cette chance : l'ancien pasteur baptiste Mike Huckabee était en effet parvenu à récolter le soutien de la droite chrétienne pour s'imposer avec 34% des voix. Au grand dam de Mitt Romney, qui avait dépensé plus de 10 millions de dollars en Iowa uniquement.

 

En 2011, l'ancien homme d'affaires a fait profil bas dans le "Hawkeye State" pour éviter de se frotter à l'épineux électorat évangéliste. Ce n'est pas le cas de Santorum, qui est le seul candidat républicain à s'être rendu dans chacun des 99 comtés de l'Etat. L'ancien sénateur est bien connu des électeurs, mais il lui faut maintenant les convaincre de se déplacer dans les bureaux de vote (precincts). Ce dernier point organisationnel est la principale force de Paul et de Romney, qui peuvent compter sur un électorat certes limité, à 20% ou 25% des électeurs, mais qui se déplacera le plus massivement pour voter le 3 janvier.

 

Sentant le souffle de Rick Santorum dans leur dos, les deux favoris ont lancé à leur outsider de dernière minute ses premières piques de la campagne. Ron Paul, dans une interview accordée à CNN, s'est vanté de la taille des foules qui se rendent à ses meetings, comme un signe que son soutien est loin de s'essouffler. Le représentant du Texas au Congrès a même prédit qu'il finirait dans le "Top 2" mardi soir.

 

Romney, de son côté, a fait valoir que "comme Gingrich, le sénateur Santorum a consruit sa carrière au sein des instances fédérales de Washington. Il n'y  rien de mal à cela, mais c'est un background très diffrent que je propose aux électeurs". L'ancien homme d'affaires espère ainsi autant jouer sur son profil d'expert des affaires économiques que sur le mécontentement des Américains envers le Congrès, tout à fait palpable en plein coeur du Midwest iowan.

 

Paul et Romney ne peuvent plus compter sur la télévision pour discréditer Santorum, puisque le temps est trop réduit pour envoyer de nouvelles publicités aux principaux médias. C'est un immense avantage pour l'ancien sénateur, assuré de ne pas connaître en Iowa le même sort que Gingrich, passé de 35% à 15% dans les sondages après plus de deux millions de dollars de spots négatifs (attack ads) lancés de concert par les équipes de Romney, Paul et Perry.

 

En définitive, Santorum ne peut pas lutter avec Romney et Paul d'un point de vue financier, ses moyens étant bien plus limités que les leurs. En revanche, il possède l'élan populaire, qui à en croire les sondages menés en 2011, peut soulever des montagnes. Il n'a en effet fallu que quelques jours à Pawlenty, Bachmann, Perry, Cain et Gingrich pour atteindre des sommets dans les sondages (jusqu'à 35%). Le timing est donc parfait pour Santorum pour espérer la victoire. Les résultats de demain seront l'occasion de voir si ce dernier arrive trop tard, ou bien pile à l'heure.

 

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 12:53

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Mitt Romney fait campagne à Cedar Falls, Iowa, le 29 décembre 2011 (Photo Chip Somodevilla/Getty Images)

 

 

A quatre jours des caucus de l'Iowa, les sondages créditent Mitt Romney d'une très légère avance qui pourrait bien être suffisante pour empocher la mise dans le premier Etat à voter. Une telle victoire serait surprenante au vu de la campagne menée par le candidat mormon dans le "Hawkeye State". Par conséquent, elle lui donnerait un élan considérable pour aborder les scrutins suivants. Pourtant, Romney n'a pas la victoire assurée d'avance : il demeure quelques scénarios qui pourraient le priver du duel tant attendu contre le président Obama. 

 

 

1. Rick Santorum crée la surprise et les candidats conservateurs raisonnent

 

A en croire les derniers sondages, Rick Santorum est en train de s'imposer comme la "star de la semaine". Juste à temps pour remporter les caucus de l'Iowa ? L'ancien sénateur de Pennsylvanie est le seul candidat, jusqu'à présent, à avoir parcouru les 99 comtés du "Hawkeye State". En dépit de ses moyens financiers limités, il est donc bien connu des électeurs, qui se décident enfin à lui accorder un peu de crédit. Selon le dernier sondage We Ask America, effectué auprès de 889 électeurs républicains, Santorum a ravi la deuxième place à Ron Paul, avec 17% d'intentions de vote contre 14% au Texan. Romney fait la course en tête, avec 24% des intentions de vote.

 

Mardi prochain, si jamais Santorum en venait à refaire son retard sur l'ancien gouverneur du Massachusetts, il pourrait se poser en champion de la base des électeurs évangélistes, très conservateurs, jusque là divisés entre Gingrich, Bachmann et Perry. Si l'on imagine que ces trois derniers candidats se décident à barrer absolument la route à Romney, ils pourraient, de concert, annoncer la suspension de leur camapgne et jeter toutes leurs forces derrière Santorum pour les scrutins suivants.

 

Ce scénario souffre évidemment de deux points faibles évidents. Premièrement, il faudrait que Santorum parvienne à battre Romney, qui semble plus que jamais lancé vers la victoire en Iowa. Pour cela, Santorum doit miser sur un très fort taux de participation de ses supporters, bien moins acquis à sa cause que le sont ceux de Romney ou de Paul. Deuxièmement, il est fort peu probable que Perry ou Gingrich se retirent avant la Caroline du Sud, qui vote le 21 janvier, car ils y bénéficient d'une solide base de soutiens. Ainsi, le vote conservateur resterait divisé, pour le plus grand bonheur de Romney.

 

2. Le New Hampshire est fidèle à sa réputation d'"anti-favori"

 

Les deux premiers Etats à voter, Iowa et New Hampshire, ont une composition électorale tout à fait opposée, le premier étant dominé par les chrétiens évangélistes, fortement conservateurs, et le deuxième étant dominé par les modérés, plus attachés aux questions économiques et fisacles. Iowa et New Hampshire orientent la course en sélectionnant chacun le favori des ailes gauche et droite du Parti républicain. Ainsi, depuis 1980, jamais le New Hampshire n'a choisi le même candidat que l'Iowa. Or, les sondages montrent actuellement que Romney est en tête dans les deux Etats : si l'ancien homme d'affaires parvenait effectivement à remporter les deux scrutins début janvier, la performance serait historique.

 

Si jamais l'Iowa tombait entre les mains de Romney, alors l'histoire voudrait que celui-ci tombe dans une embuscade une semaine plus tard dans le "Granite State". En 2000, le favori incontestable George W. Bush avait enregistré une defaite de 19 points contre John McCain, quelques jours après une victoire largement attendue en Iowa. Pourtant, difficile de croire qu'après avoir caracolé en tête de tous les sondages dans le New Hampshire en 2012, le soutien à Mitt Romney s'effondre d'un coup d'un seul, et surtout après une victoire surprise en Iowa. Selon le dernier baromètre CNN/Time/ORC, le candidat mormon dispose de 44% des intentions de vote dans le deuxième Etat à voter, loin devant Ron Paul (17%) et Newt Gingrich (16%).

 

En 2004, lors des primaires présidentielles du Parti démocrate, John Kerry avait réussi a remporter le New Hampshire, où il était donné favori durant toute l'année 2003, après une victoire inattendue en Iowa. Par la suite, Kerry avait rapidement mis fin aux espoirs de tous ses adversaires, irrémédiablement distancés par un départ mal négocié. Un scénario appelé à se répéter en 2012 ? La trajectoire de Romney semble en tout cas l'indiquer avec insistance.

 

3. Mitt Romney flanche au plus mauvais moment

 

Alors que les deux premiers scénarios concernent des paramètres extérieurs à la camapgne de Romney, il existe une troisième possibilité selon laquelle, après un an passé en tant que favori de l'establishment, l'ancien gouverneur du Massachusetts explose en plein vol.

 

Il est aisé d'imaginer la pression et les fatigues que l'équipe de campagne de Mitt Romney doit endurer depuis des semaines et, dans ces conditions, il est toujours plus aisé de commettre des erreurs. Une bourde en débat, une casserole sale ressortie au mauvais moment ou encore une interview maladroite, les options sont nombreuses et variées.

 

Mais si Romney continue à se poser comme l'adversaire présumé du président en concentrant ses attaques contre la Maison-Blanche, alors il diminuera considérablement les risques de commettre une erreur sur ses propres positions. Hier, en Iowa, le favori pour l'investiture est allé jusqu'à reprocher à Obama de passer ses vacances à Hawaii, pendant que "les Américains" bravaient la pluie et le froid pour se rendre à son meeting situé en plein coeur du Midwest.

 

 

En dépit des signes positifs, la prudence est de mise : la course à la nomination républicaine a cette année été l'une des plus fluides de l'histoire politique américaine, et les trois jours à venir peuvent encore faire la différence. Pourtant, certains membres de l'équipe de campagne de Romney se réjouissent déjà : "Je ne vois pas un scénario dans lequel ne sommes pas nominés", confiait au New York Magazine l'un des stratégistes de l'ancien homme d'affaires. Encore un pari à 10.000 dollars ?

 

 

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 06:13

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Ron Paul s'exprime devant ses supporters à Marshalltown, Iowa, le 10 décembre 2011

 

 

Comme souvent lorsque l'incertitude est de mise, les scénarios les plus improbables deviennent réalistes - et réalisables. Alors que les républicains peinent, depuis des mois, à s'accorder sur le nom de leur champion pour l'élection présidentielle de 2012, Ron Paul pointe son nez en tête des sondages réalisés en Iowa, qui lancera le processus de nomination présidentielle du parti de l'éléphant le 3 janvier prochain. En dépit de ses opinions très controversées - pour ne pas dire extrêmes - Ron Paul est-il en mesure de créer une immense surprise dans maintenant treize jours ?

 

2012 sans doute la campagne des primaires la plus incertaine de l'histoire moderne opposant plus de deux candidats ayant de réelles chances de l'emporter. De l'avis de tous les commentateurs politiques, il est impossible de dire aujourd'hui qui remportera le plus de voix lors des caucus de l'Iowa, qui auront lieu le mardi 3 janvier 2012. Pour les électeurs du "Hawkeye State", Gingrich et Romney, les deux favoris actuels, ont tous deux de sérieuses tares en matière de religion (un triple marié et un mormon) ainsi que de pedigree : leurs actions parfois modérées par le passé sont à l'origine du scepticisme latent d'un électorat résolument conservateur. 

 

De l'autre côté du miroir, tous les candidats plus proches de la sensibilité du Tea Party ne parviennent pas à décoller, bloqués sous la barre des 10%. Rick Santorum, Rick Perry et Michele Bachmann, qui travaillent sur la droite de Gingrich et Romney, peinent à attirer les foules car ils divisent l'électorat évangéliste de façon quasiment égale selon les sondages. Il y a quatre ans, l'ancien pasteur Mike Huckabee avait récolté 35% de voix en Iowa grâce à la coalition que la droite chrétienne avait formée autour de lui.

 

Sachant que Jon Huntsman a délibérément fait impasse sur le premier Etat à voter pour jeter toutes ses forces sur le second, le New Hampshire, il ne reste plus qu'un homme vers qui les Iowans puissent se tourner. Il s'agit de Ron Paul, représentant de la 14e circonscription du Texas au Congrès. A la différence de Gingrich, il possède une des organisations les plus solides en Iowa - si ce n'est la plus solide. Et à la différence de tous les autres candidats, le vétéran de cette campagne (76 ans) est inattaquable sur son bona fides conservateur ; droit dans ses bottes, il se vante de ses prises de position qui, bien que conservatrices dans leur ensemble, s'écartent parfois de la norme en vigueur au Parti républicain.

 

De sa méticuleuse organisation jusqu'à l'incertitude de l'électorat, en passant par la composition du panel de candidats républicains, de nombreuses raisons peuvent expliquer la montée de Ron Paul dans les sondages. Celle-ci est bien réelle, après toute un année passée aux avant-postes, en embuscade derrière les leaders qui se sont succédé en tête de l'Iowa. Selon l'institut Public Policy Polling, Ron Paul, avec 23% des intentions de vote, domine Romney et Gingrich, respectivement deuxième et troisième avec 20% et 14% des voix. Bachmann, Perry et Santorum possèdent tous trois un dizième de l'électorat iowan, dans une parfaite égalité.

 

Déjà candidat à l'investiture républicaine en 2008, comme Mitt Romney, Ron Paul bâtit depuis cinq ans maintenant une organisation capable non seulement de s'attirer des supporters, mais aussi de les faire se déplacer dans les bureaux de vote. A la question "Lequel des candidats a l'organisation la plus solide en Iowa ?", Ron Paul arrive en tête (22%), selon les Iowans eux-mêmes. En termes de ressources, Paul possédait 4,5 millions de dollars début octobre, ce qui le place en troisième position derrière Romney (32,5 millions) et Perry (15 millions). Sa "Super-PAC", Revolution PAC, dispose elle aussi d'un trésor de guerre important ; une grande partie de son argent sert à acheter de la publicité en Iowa et ainsi attaquer ses adversaires sur leur bilan (cf. infra).

 

 

 

 

 

Contrairement aux "faucons", qu'ils soient modérés ou conservateurs, qui composent l'écrasante majorité des élus américains à l'échelle nationale, Ron Paul défend une politique étrangère basée sur l'isolationnisme. Ses adversaires lui reprochent ainsi de se positionner à la gauche du président Obama, en militant notamment pour la fin de toute aide financière à l'étranger ou le retrait immédiat de toutes les forces américaines en Afghanistan. Par ailleurs, Paul refuse de croire que l'Iran est en possession de l'arme nucléaire : ce n'est pour lui qu'une menace brandie par Washington pour légitimer une nouvelle guerre, ce qu'il considère comme une maladroite répétition du scénario qui a amené la guerre en Irak en 2003.

 

Pour ce qui est des affaires domestiques, Ron Paul défend une plateforme ultra-libérale, qui correspond à la frange extrême du Parti républicain : suppression de banque centrale américaine et abolition de l'impôt sur le revenu sont ses fers de lance depuis de nombreuses années. S'il est élu président des Etats-Unis, Ron Paul promet qu'il fera des coupes budgéaires à hauteur de mille milliards de dollars dès sa première année de mandat. En outre, il est en accord avec la droite chrétienne sur de nombreux sujets dits "sociaux", de l'avortement au port d'armes, sans oublier la couverture-santé universelle.

 

Ces idées pour le moins radicales ont valu à Ron Paul, en 2008 et en 2012, de ne pas être pris au sérieux par ses adversaires. Mais alors que l'authencité est le problème principal des leaders républicains, les électeurs de l'Iowa semblent amorcer un ralliement vers celui dont les idées sont les plus fortes, dont la conviction est la moins susceptible de sombrer sous les assauts des accords bipartisans de Washington. A cet égard, il n'est pas surprenant de constater que 70% des personnes interrogées en Iowa pensent que Paul a des principes sincères, quand seulement 50% et 36% en disent de même de Romney et Gingrich respectivement.

 

Si Ron Paul, de par ses prises de positions parfois extrêmes, dispose d'un électorat plus réduit que celui des candidats plus centristes comme Romney ou Gingrich, il peut compter sur une base de supporters qui feront tout pour le pousser vers la victoire. Cela commence par se déplacer dans le froid, et peut-être sous la neige, le 3 janvier prochain. C'est la raison numéro un pour expliquer la dégringolade de Gingrich dans les sondages : son avance, bien que très large, ne reposait sur strictement rien d'autre qu'une bulle de popularité médiatique. L'ancien Speaker ne dispose pas d'une organisation suffisamment solide pour pouvoir prétendre à la victoire, que ce soit dans le "Hawkeye State" ou dans les 49 autres Etats américains.

 

Les méthodes pour gagner des caucus comme celui de l'Iowa sont bien connues. Deux solutions existent pour l'emporter dans ce schéma radicalement différent des primaires traditionnelles : l'élan populaire ou l'argent. Le premier permet, avec une arrivée en tête des sondages dans le bon tempo, de remporter une victoire à l'arraché, tandis que le second garantit un filet de sauvetage en termes de voix, grace à un travail de longue haleine sur le terrain. Ron Paul est en possession de l'organisation, c'est une certitude. Ses adversaires, réunis avec leur famille au coin de la cheminée pour les fêtes, devront se montrer très vigilants à ce que Paul ne profite pas d'une étincelle médiatique qui, si elle arrivait un bon moment, rendrait sa victoire dans le "Hawkeye State" indiscutable.

 

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 06:32

 

"Leader" est le nouveau spot télévisé que Mitt Romney fait actuellement diffuser en Caroline du Sud

 

 

A un moment crucial dans la course à la nomination, Mitt Romney vient de se voir apporter un grand nombre de bonnes nouvelles au cours de la semaine écoulée. Nouveaux soutiens, attaques judicieuses et sondages favorables, les signes encourageants se multiplient pour l'ancien gouverneur du Massachusetts. Celui-ci a toujours l'espoir de remporter, sur le fil, les caucus de l'Iowa ; une victoire qui renforcerait le sentiment d'inévitabilité qui entoure sa candidature depuis de longs mois déjà.  

 

Après une performance mitigée lors du débat de samedi dernier, lors duquel Gingrich est apparu très résistant aux attaques, Mitt Romney a compris qu'il lui fallait réaliser une très bonne semaine pour stopper la marche de l'ancien Speaker vers la victoire en Iowa. Sept jours plus tard, force est de constater que Romney s'est très bien replacé ; on peut même légitiemement parler d'artillerie lourde au vu des mouvements stratégiques effectués par le candidat mormon.

 

Les bonnes nouvelles pour Romney commencent avec les soutiens. Sur ce champ de bataille précisément, le candidat favori de l'establishment est en tête depuis de longs mois, aussi cela n'a t-il pas été une surprise d'apprendre, jeudi dernier, qu'une trentaine d'anciens membres de l'administration Reagan soutiennent l'effort présidentiel de l'ancien homme d'affaires. Le journal The Washington Examiner, concurrent conservateur du journal progressiste de référence dans la capitale américaine, The Washington Post, a annoncé le même jour son soutien à Romney.

 

Surtout, Romney a annoncé une volée de soutiens situés dans la frange conservatrice du Parti républicain, membres du Tea Party supposés être très hostiles à l'investiture d'un candidat modéré pour la présidentielle. Mardi, c'est Christine O'Donnell, coqueluche du Tea Party dans le Delaware lors des élections de mi-mandat de 2010, qui s'est ralliée à Romney. Elle faisait suite au chef du Tea Party dans le New Hampshire, Tom Thomson, qui avait annoncé deux jours plus tôt son soutien à l'ancien gouverneur du Massachusetts.

 

Enfin, au rayon des soutiens politiques, Romney a sans doute enregistré, vendredi, le plus important appui attribué jusqu'à présent. La gouverneur de Caroline du Sud Nikki Haley, membre éminente du Tea Party elle aussi, a publiquement annoncé sa préférence pour la nomination de Romney. En faisant campagne dès le lendemain pour Romney dans son Etat, Haley va permettre à Romney de prendre de la vitesse jusqu'à la primaire du "Palmetto State", qui aura lieu le 21 janvier prochain. Elle montre surtout que Romney est peu à peu en train de fissurer le mur d'opposition que les conservateurs ont très tôt dans l'année dressé contre lui.

 

Le point central de la semaine, le débat de jeudi à Sioux City dans l'Iowa, a été remporté haut la main par Romney, de l'avis d'une immense majorité de commentateurs américains, tous bords confondus. En délivrant des réponses parfaitement calibrées aux modérateurs conservateurs de la chaîne Fox News, l'ancien homme d'affaires s'est assuré la meilleure impression possible dans l'esprit des électeurs, juste avant que la course ne soit "gelée" par les fêtes de fin d'année.

 

Lors de cette dernière confrontation télévisée entre les candidats avant les caucus de l'Iowa, le 3 janvier, Gingrich a fait office de pinata, croulant sous les coups de bâtons de tous ses adversaires... Romney excepté. En refusant de se livrer aux attaques personelles en face-à-face, le candidat mormon a judicieusement choisi la stratégie de "l'adulte dans la pièce". En laissant les autres prétendants à la Maison-Blanche se chamailler, Romney a pris une posture très présidentielle, parfois agissant comme s'il était déjà le nominé républicain qui affrontera Barack Obama à l'automne 2012.

 

Dans le même temps, Romney a multiplié les interviews chocs en début de semaine, critiquant Newt Gingrich à l'envi. Il a répondu avec brio à une attaque de l'ancien président de la Chambre des représentants sur son passé de riche PDG en faisant passer Gingrich pour un "RINO" ("Republican In Name Only") utilisant les mêmes arguments que Barack Obama et "Occupy Wall Street" pour s'en prendre à l'un de ses co-partisans. 

 

Toujours pour décrédibiliser le bona fides de son adversaire N°1, Romney a fait monter un spot télévisé rappelant que Gingrich s'est associé à la championne de la cause progressiste au Congrès, Nancy Pelosi, ainsi qu'à l'ancien vice-président démocrate Al Gore, pour renforcer la lutte contre le réchauffement climatique. En faisant alliance avec le Tea Party sur ce thème très impopulaire auprès des conservateurs, Romney prouve une fois de plus que le mouvement final de sa campagne va consister en une main tendue au-delà du camp modéré. Si Romney parvient à unifier le parti avant l'Iowa, alors le suspens précédant l'investiture ne sera affaire que de quelques jours.

 

Certains chiffres ont révélé que la tendance à la réalisation de ce scanério va en s'accroissant avec chaque jour qui passe. Newt Gingrich est en très nette perte de vitesse. Selon l'institut de sondages Gallup, sa cote de popularité est passée de 37% à 28% en seulement dix jours. Gingrich n'a désormais plus que 4 points d'avance sur Mitt Romney - qui lui, est sur la pente ascendante. Bien que les sondages nationaux sont tout à fait insignifiants pour prédire l'issue de la course, ils montrent bien lequel des candidats profite actuellement de l'élan médiatique indispensable pour l'emporter Etat par Etat.

 

A cette échelle également, les nouvelles sont très encourageantes pour Romney. Jeudi, un sondage conduit par l'institut Rasmussen a montré qu'il était désormais en tête des intentions de vote en Iowa, avec 23%, contre 20% à Gingrich et 18% à Ron Paul. L'ancien Speaker perd ainsi 12 points en un mois, quand Romney en gagne 4. Dans le New Hampshire, le bastion de Romney dans lequel Gingrich avait réussi à enregistrer de précieuses avancées, le candidat mormon flirte de nouveau avec les 40% d'intentions de vote.

 

Rien n'est terminé, car il reste encore 19 jours avant que les candidats prennent officiellement le départ de la course. Mais nul doute que si Romney parvient, le 3 et le 10 janvier, à l'emporter en Iowa et dans le New Hampshire, l'investiture lui sera quasiment acquise. Dans le cas inverse, ses équipes le répètent depuis des mois : ils sont prêts "pour un marathon".

 

 

 

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 10:19

En milieu de semaine, Rick Perry a entamé une visite marathon des 99 comtés de l'Iowa dans l'espoir de faire un retour surprise le 3 janvier prochain (Photo AP)

 

 

Ce soir, à Sioux City (IA), les sept candidats républicains encore en lice débattront pour la treizième et dernière fois de l'année 2011. C'est la dernière occasion pour les challengers de Barack Obama de s'attaquer de front, à maintenant 19 jours du départ officiel de la course à la nomination. Alors que la campagne s'est grandement intensifiée depuis le début du mois, il faut s'attendre à un débat mouvementé lors duquel chacun des prétendants cherchera le K.O.

 

Conscient qu'il a toujours une bonne chance de stopper l'ascension de Newt Gingrich, Mitt Romney cherchera sans aucun doute à lancer, en face à face, le même type d'attaques qu'il ne cesse d'asséner, depuis le début de la semaine, contre l'ancien Speaker. En plus des spots de campagne dévastateurs préparés par son équipe, l'ancien gouverneur du Massachusetts s'en est pris à son rival N°1 de façon personnelle au cours de plusieurs interviews.

 

Hier, dans un entretien accordé au New York Times, Romney a qualifié Gingrich de "bouffon dont on a pas besoin pour le poste de président". Plus tôt dans la semaine, Romney s'en prenait au bona fides de son adversaire : "C'est un leader très peu digne de confiance dans la sphère conservatrice". Enfin, à CBS, Romney répondait mercredi à la critique de l'ancien président de la Chambre des représentants sur son pari à 10.000 de dollars en rappelant que celui-ci a utilisé 500.000 dollars de fonds de campagne pour offrir des bijoux à son épouse au printemps dernier.

 

Cette série d'attaques personelles participe de la nouvelle stratégie de Romney à l'approche des caucus de l'Iowa : conscient qu'il a manqué d'aggressivité il y a quatre ans pour contrer la poussée de Mike Huckabee, l'ancien homme d'affaires ne veut pas commettre la même erreur aujourd'hui. Il a abandonné l'idée de jouer au-dessus de la mélée et espère, au mieux, voler la victoire à Gingrich en Iowa, ou sinon, la laisser à un candidat présumé plus faible, tel que Ron Paul.

 

Newt Gingrich, qui avait promis qu'il n'attaquerait aucun de ses adversaires dans le but d'offrir au peuple américain une "campagne positive", a été obligé d'ôter les gants, lui aussi. Très adroitement, il a détruit la critique de Romney envers les "politiciens carriéristes" en répondant à l'ancien homme d'affaires qu'il serait lui aussi à Washington à l'heure qu'il est s'il n'avait pas perdu contre le sénateur Ted Kennedy en 1994 (cf. débat précédent).

 

Avec un peu moins de précaution, il s'en est pris au pedigree "capitaliste" de Romney, à qui il a reproché d'avoir bâti sa fortune personnelle sur des milliers de licenciements. Une critique très mal digérée au sein d'un parti ultra-libéral économiquement, et qui ne fait que donner raison à Romney sur le fait que les valeurs conversatrices de Gingrich peuvent légitimement être remises en question. Ce dernier aura à coeur de se rattraper ce soir, car il sait que la victoire est loin d'être acquise dans le "Hawkeye State".

 

Selon des informations internes aux campagnes de Mitt Romney et de Rick Perry, le soutien de Gingrich serait actuellement en train de s'effriter. Le Texan sait notamment que l'électorat évangéliste qui a nourri la soudaine montée de Gingrich dans les sondages est en train de quitter l'ancien Speaker. Les coups de butoir lancés par ses adversaires sur ses trois mariages, ses deux adultères avoués, sans oublier ses achèvements législatifs modérés des années 1990, commencent à faire leur effet.

 

En quête d'une alternative solide, il semble que cet électorat ultra-conservateur se tourne aujourd'hui vers Ron Paul, qui n'a jamais semblé aussi proche d'une victore surprise en Iowa. Son soutien s'accroît dans les sondages, comme le montrent les derniers chiffres : avec 17% des voix, Ron Paul se place en deuxième position et refait son retard sur Gingrich. Comme le disait Chris Cillizza, mardi dans le Washington Post, "Ron Paul est le meilleur ami de Romney en Iowa". Si jamais Paul y remportait la victoire, il serait aisé pour Romney de le faire passer pour une alternative ultra-conservatrice inacceptable dans les Etats suivants, car incapable de battre Barack Obama. 

 

Par ailleurs, comme Rick Perry, Michele Bachmann et Rick Santorum se sont lancés dans un tour de l'Iowa en bus qui apparaît comme un mouvement désespéré. Alors que toute la lumière est sur Romney et Gingrich, il fort peu probable qu'ils décollent dans les sondages puis s'imposent en Iowa. Quant à Jon Huntsman, présent au débat de ce soir, il a ouvertement abondonné le "Hawkeye State" dans le but de lancer toutes ses forces dans le New Hampshire, qui votera le 10 janvier 2012. Pour ces trois candidats, la joute télévisée de ce soir est sans doute que l'occasion, peut-être, d'un dernier coup d'éclat.

 

En définitive, il apparaît que la victoire se jouera entre Perry, Paul, Gingrich et Romney, ces deux derniers nous laissant augurer un débat très mouvementé. Gingrich sait qu'il ne peut pas perdre l'Iowa au profit du candidat mormon, sous peine de voir filer Romney avec la nomination de façon irrémédiable (voir l'analyse d'hier). En tant que leader des sondages, la pression se trouve encore une fois sur ses épaules, et il lui faudra livrer une performance aussi bonne que samedi dernier pour définitivement asseoir sa domination dans le "Hawkeye State".

 

 

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 15:48

http://www.thestatecolumn.com/articles/wp-content/uploads/2011/12/romney_7548.jpg

Mitt Romney dans le New Hampshire, le 6 décembre 2011 (Photo AP)

 

 

Mitt Romney a encore répété hier, dans une interview à Politico, que son instinct lui dit que les primaires républicaines de 2012 seront un long combat qui ne pourrait prendre fin qu'en juin de l'année prochaine. Etant donné les circonstances actuelles d'une course privée d'un leader incontestable et caractérisée par un calendrier très différent des années précédentes, ce scénario est loin d'être impossible. Sans doute pour le plus grand bénéfice de l'ancien gouverneur du Massachusetts.

 

Il y a quatre ans, si un candidat avait eu les chiffres que Gingrich possède actuellement dans les sondages, l'identité du gagnant serait apparue clairement un mois avant le début des primaires. Avec un calendrier très resserré en 2008, le candidat qui parvenait à remporter le plus de victoires dans les premiers Etats était assuré de l'emporter, poussé par un élan médiatique considérable empêchant ses concurrents de revenir dans la course. Avec trois victoires majeures engrangées consécutivement au mois de janvier 2008 (New Hampshire, Caroline du Sud et Floride) John McCain apparaissait inarrêtable et a rapidement atteint la majorité absolue des délégués nécessaires pour remporter la nomination républicaine.

 

Aujourd'hui, Newt Gingrich est largement en tête dans trois des quatre Etats qui lancent la course à la nomination (Iowa, Caroline du Sud et Floride), mais cela est loin de lui assurer la victoire. En effet, deux choses sont fondamentalement différentes en 2012, comparé à 2008.

 

Le premier aspect est circonstanciel et tient de l'extrême fluidité de la course. Depuis l'été, celle-ci voit tour à tour un candidat différent prendre la tête des sondages, puis la perdre aussi abruptement qu'il l'a atteinte.

 

Selon les observateurs américains, Newt Gingrich n'aurait pas pu prendre la tête des sondages à un meilleur moment. Fin novembre, à un peu plus d'un mois et demi du début des primaires, Gingrich surgissait en tête des intentions de vote. Selon les spécialistes, le timing est parfait pour tenir jusqu'à l'Iowa et entrer en position de force dans la course aux délégués. Une autre façon de voir les choses consiste à dire que Gingrich a pris la tête au plus mauvais moment possible.

 

En effet, les différents candidats venus occuper la tête des sondages ont connu une période de "pic" d'une durée étonnamment régulière : deux mois pour chacun d'eux. Le pic de popularité de Gingrich est arrivé tout début décembre, lorsqu'il a pris la place de leader délaissée par Herman Cain et reçu le soutien très important de l'Union Leader, un influent quotidien dans l'Etat non moins influent du New Hampshire. Bien évidemment, les autres candidats ne s'en sont pas laissés compter, conscients du danger que la montée de Gingrich représentait. Ron Paul, Rick Perry et Mitt Romney s'en donnent donc à coeur joie, depuis une dizaine de jours, pour lancer des spots de campagne décrédibilisant la candidature de Gingrich.

 

La muraille de verre construite par Gingrich dans les sondages montre déjà quelques signes de faiblesse ; son avance pourrait ainsi très bien fondre dans les jours à venir. Gingrich entrerait, juste au moment du début des primaires, dans une période de déclin après deux mois de bons résultats dans les sondages. Ce matin, Reuters a dévoilé des chiffres qui montrent à quel point son avance est fragile en Iowa. L'avance considérable de Gingrich dans cet Etat ne prédit en rien les résultats qui sortiront des urnes le 3 janvier prochain car l'ancien Speaker manque d'une organisation suffisante pour amener ses électeurs à se rendre au bureau de vote.

 

Deuxièmement, le calendrier rend un KO à la John McCain 2008 improbable, les scrutins les plus importants en termes de délégués mis en jeu n'arrivant pas avant avril (voir le calendrier complet).

 

Les trois premiers mois de l'année ne verront que la moitié des délégués être mis en jeu, alors que la proportion était bien plus importante lors des élections de la décennie précédente. En particulier, l'impact réduit du Super Mardi - seulement 555 délégués en jeu, contre plus de 900 lors des primaires républicaines de 2008 - et son placement tardif dans le calendrier - 8 semaines après l'Iowa, contre 4 semaines en 2008 - ne pourra sans doute pas permettre à l'un des candidats de faire la différence tôt.

 

Bien évidemment, des primaires longues ne peuvent qu'avantager Romney, dont l'équipe de campagne a vite compris que la nomination républicaine allait être un marathon. L'ancien gouverneur du Massachusetts est pour l'instant le seul, avec Ron Paul, a être armé pour un long combat. Organisation, financement, soutiens : l'effort présidentiel de Romney coche toutes les cases.

 

Ainsi, si l'on imagine que Romney ne remportait qu'un seul scrutin en janvier, le New Hampshire, en laissant filer la victoire à Gingrich dans l'Iowa, la Caroline du Sud et la Floride, il pourrait immédiatement se rabattre sur les scrutins de février pour espérer marquer des points avant le Super Mardi du 6 mars, le jour où le maximum de délégués sera en jeu à la fois. En février, se trouvent justement des scrutins qui lui sont a priori très favorables, puisque ce sont des caucus qu'il a remporté en 2008 (Maine, Minnesota, Colorado) et qu'il pourra compter sur l'importante communauté mormone dans le Nevada et l'Arizona pour rattraper d'éventuels résultats médiocres en janvier.

 

A la lumière de ce constat, toute la stratégie de Romney, qui fait actuellement une poussée importante en Iowa, fait sens : si, comme Kerry en 2004, Romney parvenait à sauter Gingrich sur la ligne d'arrivée dans le "Hawkeye State", le 3 janvier prochain, alors il serait difficile à ses adversaires de se remettre du KO qu'ils subiraient à coup sûr une semaine plus tard dans le New Hampshire. L'effet d'entraînement des médias pourrait faire le reste en Caroline du Sud et en Floride et donner à Romney la chance de se tourner très tôt vers l'élection de novembre.

 

A l'heure qu'il est, deux scénarios sont donc envisageables. Dans celui qui semble pour le moment le plus probable, Gingrich remporte l'Iowa, met Romney en difficulté dans le New Hampshire, puis le bat en Caroline du Sud et en Floride. Mais il faudrait, en moins de trente jours, que Gingrich bâtisse une organisation présente dans les cinquante Etats pour empêcher Romney de revenir sur ses talons lors des 46 manches restantes. Dans le deuxième scénario, Romney remporte l'Iowa et est de facto inarrêtable : le seul moyen que ses adversaires conservateurs ont de l'arrêter est donc de prendre un très bon départ.

 

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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 06:27

http://www.washingtonpost.com/rf/image_606w/2010-2019/WashingtonPost/2011/12/11/National-Politics/Images/135475240-6378.jpg

Newt Gingrich était au centre des attentions hier soir à Des Moines (IA), pour le douzième débat républicain de l'année (Photo Getty Images)

 

 

Pressé par tous ses concurrents, Newt Gingrich a fait preuve de beaucoup de maîtrise, hier soir en Iowa, pour esquiver les attaques. En dépit d'une liste de "casseroles" longue comme le bras, l'ancien président de la Chambre des représentants est apparu très préparé, renforçant un peu plus son statut de leader, à la fois dans le premier Etat à voter lors des primaires et à la fois au niveau national.

 

Il n'aura pas fallu attendre très longtemps pour voir l'adversaire N°1 de Gingrich pour la nomination, Mitt Romney, s'en prendre à celui qui domine dans les sondages depuis bientôt deux semaines. Avide de mettre en avant les contrastes qui existent entre lui et Gingrich, Romney a ainsi livré sa première réponse du débat : "Newt Gingrich et moi sommes en désaccord sur de nombreux points. A commencer par son idée d'avoir une colonie qui pourrait extraire du minerai sur la Lune". Une tentative plutôt maladroite de décrédibiliser son adversaire qui augurait d'une soirée relativement médiocre pour l'ancien gouverneur du Massachusetts, habituellement très brillant en débat.

 

Pourtant, Romney a été assisté par ses adversaires dans son entreprise de démolition de Newt Gingrich, qu'il lui faut stopper très vite avant qu'il ne s'envole irrémédiablement vers la victoire lors des caucus de l'Iowa, le 3 janvier prochain. Tour à tour, Michele Bachmann, Ron Paul, Rick Perry et Rick Santorum s'en sont tous pris au bona fides de l'ancien Speaker, qu'ils soupçonnent de ne pas être un conservateur véritable.

 

L'attaque la plus personelle a encore une fois été lancée par le gouverneur du Texas Rick Perry, qui a reproché à Gingrich ses trois mariages et des deux adutères avoués : "L'infidélité envoie un puissant message... Non seulement j'ai fait un serment à mon épouse, mais j'ai aussi fait un serment à Dieu : c'est encore plus fort qu'une poignée de main au Texas. (...) Si vous trompez votre femme, vous tromperez aussi votre partenaire lorsqu'il s'agit d'affaires, c'est pourquoi je pense que le problème de la fidélité est d'une grande importance".

 

Loin de récuser les faits évoqués par Rick Perry, Gingrich a joué la carte du pardon pour tenter de limiter les dégâts que pourrait causer son histoire sentimentale mouvementée en Iowa, un Etat composé à 60% de chrétiens évangélistes : "C'est un vrai problème, en effet. Je crois que les gens doivent répondre de leurs actes. Dans mon cas, je l'ai dit immédiatement, ouvertement, il m'est arrivé de commettre des erreurs. J'ai dû me rendre au chevet de Dieu pour demander pardon".

 

Fidèle à sa réputation de trublion - parfois gaffeur... - Rick Perry a provoqué une faute directe de Mitt Romney sur la question des mandats individuels en matière de sécurité sociale. La mesure que l'ancien gouverneur du Massachusetts a fait appliquer dans son Etat a inspiré le plan national de 2010 de Barack Obama, aujourd'hui devenu la hantise des conservateurs. Hier, lorsque Perry a affirmé à Romney qu'il avait recommandé dans la première édition de son livre, "No Apology" (2010), que son plan de santé soit adopté à l'échelle nationale, avant d'effacer la phrase dans la deuxième édition (2011), Romney lui a lancé une mise de 10.000 dollars. Un pari refusé par Rick Perry (NB : Perry a absolument raison sur ce point : Romney a changé le texte de son livre pour la seconde édition).

 

L'évocation d'une telle somme - un cinquième du salaire annuel moyen américain - ne manquera pas de susciter de vives réactions dans les jours à venir, contribuant à renforcer la perception que Romney est un businessman acquis à la cause de Wall Street. En ces temps de crise économique, l'ancien homme d'affaires compte sur son image de spécialiste des retournements de situation en matière financière pour avancer qu'il est le mieux placé pour remettre l'Amérique sur les rails de la prospérité. 

 

A cet effet, Romney fustige les "politiciens carriéristes" de Washington, et il s'est essayé à ce genre d'attaque hier contre Gingrich directement : "On a pas de besoin de gens qui ont vécu toute leur vie à Washington pour tirer le pays hors du bourbier dans lequel il est empêtré". Malgré plus de vingt ans passés à la Chambre des représentants, Gingrich a répondu à Romney de façon cinglante : "Soyons honnêtes. La seule raison pour laquelle vous n'êtes pas devenu un "politicen carriériste", c'est que vous avez perdu contre Ted Kennedy en 1994 - Romney voulait alors ravir le siège de Kennedy au Sénat fédéral - (...) Si vous aviez gagné, vous auriez une carrière longue de dix-sept ans à Washington à l'heure qu'il est".

 

Entre Romney et Gingrich, la différence entre homme d'affaires et ancien représentant au Congrès était nulle lors du débat d'hier soir : les deux hommes sont des politiciens professionnels qui comprennent que, de plus en plus, la course à la nomination se jouera entre eux deux. Gingrich sort clairement vainqueur de la première joute, mais les candidats ont rendez-vous à Sioux City, de nouveau de l'Iowa, dans quatre jours, pour la deuxième manche de leur duel. A cette occasion, il faudra que Romney livre une performance au moins aussi solide que celle de Gingrich hier pour espérer remporter la victoire le 3 janvier.

 

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 08:44

http://images.politico.com/global/news/111208_mitt_romney_lede8_ap.jpg

Hier, l'équipe de campagne de Romney a lancé sa contre-offensive contre Newt Gingrich, dans laquelle les spots télévisés vont jouer un rôle majeur (Photo AP)

 

 

Avec en toile de fond la soudaine montée de Newt Gingrich dans les sondages, propre à menacer la voie royale promise à Mitt Romney, le sprint final vers les caucus de l'Iowa (3 janvier 2012) est entamé. Pour tenter de faire la différence auprès des électeurs au cours des prochains jours, les candidats investissent massivement dans des spots de campagne, diffusés à la télévision dans le "Hawkeye State" ainsi que sur Internet. Petit tour d'horizon.

 

Restore Our Future, une "super PAC" au service de Mitt Romney, a annoncé hier avoir acheté du temps à la télévision en Iowa pour un montant de 3,1 millions de dollars, un record pour cette campagne des primaires. Leur premier spot, "Now You See The Problem", s'attaque à Barack Obama et commencera à être diffusé dès aujourd'hui.

 

 

Le mouvement initié par la "super PAC" de Romney est coordonné avec les attaques lancées hier matin par deux de ses soutiens, John Sununu et Jim Talent, contre l'ancien Speaker Newt Gingrich. Respectivement ancien gouverneur du New Hampshire et ancien sénateur du Missouri, Sununu et Talent ont remis en question les qualités de leadership de Gingrich, dans un constraste avec Romney. Avant la fin de la semaine, Restore Our Future devrait lancer son second clip sur les ondes iowannes, avec cette fois pour objectif majeur d'attaquer frontalement Gingrich sur le terrain de l'économie. Le spot d'une minute est déjà disponible sur Internet pour anticiper le débat capital de demain soir à Des Moines (IA).

 

 

 

Romney passe à l'attaque contre Gingrich, et il assisté indirectement par Ron Paul. Lui aussi a lancé, la semaine dernière, une publicité très ingénieuse s'en prenant à l'ancien Speaker. Intitulée "Hypocrisy", elle évoque le passé controversé de Gingrich à Washington dans le but de le faire passer pour un "insider" ("candidat du système") et s'attirer le soutien de la droite la plus extrême. Chaque pourcent gagné par Paul dans les sondages est une bonne nouvelle pour Romney, le représentant du Texas entaillant la base conservatrice qui soutient actuellement Gingrich.

 

 

 

Tout aussi conscient que Ron Paul de l'extrême fluidité de la course à la nomination, Rick Perry a investi massivement en Iowa pour tenter d'y créer la surprise. Même si son soutien stagne dans les sondages, il tente lui aussi de séduire la frange conservatrice du Parti républicain, ce qui fait les bonnes affaires de Romney. Dans son spot "Repeal", il s'en prend aggressivement à Romney et Gingrich en les associant à la réforme de la santé du président Obama.

 

 

Enfin, du côté de Gingrich, la tactique adoptée est celle de "l'adulte dans la pièce" : l'ancien Speaker a répété hier son souhait de concentrer ses attaques sur le président Obama, plutôt que sur ses concurrents républicains. Son camp mise sur le fait que toute campagne négative finira par se retourner contre ceux qui l'auront initiée, lui permettant de s'imposer facilement le 3 janvier prochain. Son spot en Iowa, "Rebuilding the America We Love", est un cri du coeur patriotique dénué de toute attaque. Le ton y est donc complètement différent de celui adopté par Ron Paul, par exemple.

 

 

En voulant s'élever au-dessus des débats, Gingrich se prive de la possibilité de répondre aux attaques de ses adversaires. Il compte sur ses qualités de débatteur hors-pair pour faire définitivement la différence dans l'esprit des électeurs républicains de l'Iowa. Les joutes télévisées prévues demain et jeudi 15 décembre entre les six candidats les plus sérieux restant en lice seront donc décisives ; surtout pour Gingrich, qui ne semble pas démordre de sa volonté de tout miser sur les débats.

 

 

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