12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 09:07

http://www.washingtonpost.com/rf/image_606w/2010-2019/WashingtonPost/2011/10/12/National-Politics/Images/TLS_6224_1318379040.jpg 

Hier soir, les huit principaux prétendants républicains à la présidence s'affrontaient dans le New Hampshire

 

 

Le bateau de Rick Perry est en perdition. En chute libre dans tous les sondages depuis maintenant deux semaines, le gouverneur du Texas avait besoin d'une performance de haute volée lors du débat d'hier soir, consacré aux questions économiques, pour espérer sortir de l'eau. Il n'en fut décidément rien.

 

Perry se savait attendu au tournant par les médias, journalistiques ou audiovisuels, ainsi que par ceux qui avaient vu en sa candidature tardive l'espoir d'une alternative à Mitt Romney. Le fougueux gouverneur du Texas s'était spécialement préparé pour cette joute, demandant à ses équipes de préparer des attaques contre l'ancien gouverneur du Massachusetts. Lundi, les hostilités commençaient déjà, avec la sortie d'un clip de campagne dévastateur pour son adversaire numéro un pour la nomination.

D'habitude jamais désemparé pour prendre la parole, Perry a semblé inoffensif et, par moments, endormi. Ses rares offensives contre Romney furent souvent maladroites. Par exemple, à l'heure où la régulation financière était critiquée par tous les candidats républicains, Perry n'a rien trouvé d'autre à dire que "Mitt a eu six ans pour préparer un plan. Moi, je n'ai eu que huit semaines". Un aveu qui en dit long sur la précipitation dont a fait preuve le gouverneur pour lancer son effort présidentiel.

 

En tout et pour tout, sur les huit heures de débat depuis septembre, Perry n'a brillé que durant la toute première. Pas de quoi rassurer ses premiers supporters, qui ont aujourd'hui massivement émigré vers Herman Cain. Selon les derniers chiffres de Gallup, l'ancien PDG de Godfather's Pizza se tient aujourd'hui à 18% des intentions de vote, contre 15% pour le gouverneur du Texas. Il y a un mois, ces chiffres étaient respectivement de 5% et 31%.

Plus inquiétant : Cain devance Perry dans les sondages à l'échelle des Etats-clés, Iowa et New Hampshire en tête. Selon l'institut Public Policy Polling, Cain est désormais en tête dans le "Hawkeye State", avec 30% des intentions de vote, quand Perry se traîne avec 9%. Par ailleurs, la base de soutien que Perry possédait en Caroline du Sud, un autre Etat-clé, s'est évaporée : donné à 15%, il voit s'éloigner Cain (26%) et Romney (25%).

 

Bien entendu, il est bien trop tôt pour enterrer le gouverneur du Texas. Il a levé, lors du dernier trimestre, plus de 17 millions de dollars, ce qui le place en tête parmi les candidats républicains. Mais à n'en pas douter, des performances aussi faibles en débat ne vont pas l'aider à remonter la pente dans les sondages. Ce qui fait grandement les affaires d'Herman Cain, qui voit l'ouverture en Iowa s'agrandir de jour en jour pour lui en Iowa.

Mitt Romney, de son côté, se frotte tout autant les mains. Une quatrième démonstration de classe et de maîtrise lui offre de nouveau la victoire sur ses deux terrains de prédilection : le New Hampshire et l'économie. De quoi consolider un peu plus l'idée que sa victoire, au printemps prochain, est inévitable (Jonathan Martin). Le soutien, hier après-midi, du gouverneur du New Jersey Chris Christie à sa candidature ne manquera pas de lui donner encore un peu plus de chances de conquérir la nomination.

 

Les doutes autour de Rick Perry n'ont jamais été aussi grands. Un autre débat est prévu à Las Vegas, mardi prochain, mais beaucoup doutent que le gouverneur du Texas puisse rebondir. Pourtant, à moins de 80 jours des premiers scrutins, il va lui falloir trouver un moyen de gagner en Iowa, sans quoi la Maison-Blanche ne sera plus qu'un lointain souvenir.

 

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:17

 

 

 

L’ancien gouverneur a été rattrapé sur le fil dans le « Hawkeye State », il y a quatre ans de cela. Grâce à une véritable bombe atomique lancée par Mike Huckabee en décembre 2007, le soutien que Romney s’était accaparé auprès de l’électorat évangéliste s’est évaporé en quelques jours. Ayant retenu les leçons du passé, l’ancien homme d’affaires a décidé de minorer les caucus de l’Iowa cette année. Pourtant, un récent sondage montre qu’il y reste en tête (23% des intentions de vote), à moins de 90 jours du scrutin.

 

S’investir massivement en Iowa comporte des risques pour Romney. Il l’avait fait il y a quatre ans, avant de lourdement chuter contre Mike Huckabee. Cette année encore, Tim Pawlenty a dû se retirer de la course à la présidentielle après avoir fini troisième de l’Iowa Straw Poll, devancé largement par Bachmann et Paul.

Pour Romney, faire campagne en Iowa pour finalement s’y incliner pourrait briser l’effet d’entrainement que sa stratégie prévoit. Il a en effet posé ses valises dans le New Hampshire, qui vote en seconde position, pour y lancer son effort présidentiel. Sans la victoire dans le « Granite State », la nomination est impensable pour Romney.

En revanche, tenir compte des sondages et s’investir en Iowa pourrait lui rapporter gros, puisque deux victoires sur les deux premières consultations lui permettrait sans doute de mettre KO le camp Perry. Le gouverneur du Texas compte en effet sur la victoire en Iowa pour tenter de rallier la Caroline du Sud, qui vote en quatrième position, sans trop de retard sur Romney. Ce dernier est annoncé vainqueur dans le New Hampshire et au Nevada.

 

L’ancien homme d’affaires vient de dévoiler qu’il sera en Iowa fin octobre. Un signe qu’il compte disputer fermement le « Hawkeye State » à Perry ? Pas vraiment. Il y a fort à parier que sa stratégie consiste simplement à ne pas s’y faire oublier des électeurs et à y faire un score important, quitte à laisser filer la victoire au gouverneur du Texas.

La donne Herman Cain rentre aussi en ligne de compte. L’ancien patron de Godfather’s Pizza est classé deuxième dans le dernier sondage sorti en Iowa. Avec 20% des intentions de vote, il devance largement Perry (10%), dans un mouvement qu’il faut davantage imputer à la méforme du Texan ainsi qu’à l’intérêt provisoire des médias envers Cain.

Idéalement, si Cain poursuit sur sa lancée jusqu’à janvier en Iowa, il pourrait diviser le gâteau à un point tel que Romney s’impose avec seulement un quart des voix. Mais étant donné les moyens importants dont dispose Perry, nul doute qu’il ne laissera pas l’Iowa filer ainsi. En effet, cet Etat est à Perry ce que le New Hampshire est à Romney : une défaite et la Maison-Blanche s’éloignera définitivement.

 

 

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 12:19

Bill Gardner laisse le suspense durer encore une semaine (Photo AP)

 

Le calendrier des primaires présidentielles républicaines de 2012 n’est toujours pas définitivement fixé. En effet, prévues initialement pour début février, les premières échéances ont été avancées a début janvier. Aujourd’hui, on ne sait toujours pas si l’Iowa et le New Hampshire n’organiseront pas leurs consultations en décembre, un fait inédit dans l’histoire politique américaine. Le point sur cet imbroglio.

 

La lutte d’influence entre Etats dure depuis maintenant deux semaines. Il s’agit pour la Floride, la Caroline du Sud, le Nevada, le New Hampshire et l’Iowa d’avancer leurs scrutins au maximum dans le calendrier pour gagner en importance. En effet, un Etat qui vote tôt a plus d’impact sur la suite de la course, ce qui attire fortement les candidats et partant, les médias.

Depuis que la Floride a laissé tomber le voile en organisant sa primaire le 31 janvier 2012, les pièces du puzzle se mettent en place, petit à petit. La Caroline du Sud tiendra ses primaires le 21 janvier, ce qui a poussé le Nevada à placer ses caucus le 14 janvier. Depuis une semaine, l’Iowa et le New Hampshire bluffent par médias interposés pour imposer leur date préférentielle. L’idée, pour ces deux Etats, est d’être espacés au maximum pour attirer l’attention le plus longtemps possible.

Or, la fenêtre de tir laissée disponible par le Nevada est relativement étroite. Quatorze jours en 2012 pour organiser deux scrutins n’est pas du goût du New Hampshire et de l’Iowa, qui menacent désormais de briser la barrière symbolique du 1er janvier, imposée de facto depuis des décennies. Si jamais les deux Etats en venaient à se lancer en 2011, cela remettrait sans aucun doute profondément en question la validité d’un système électoral déjà vivement critiqué.

 

Samedi dernier, l’Iowa a mis le couteau sous la gorge de Bill Gardner, le secrétaire d’Etat du New Hampshire. Ce dernier a une autorité complète sur la date que le « Granite State » choisira pour tenir sa primaire. En sélectionnant la date du 3 janvier, l’Iowa ne laisse qu’une solution viable au New Hampshire : tenir sa consultation le samedi 7 janvier 2012.

Mais cela ne plaît pas à Bill Gardner, car non seulement la primaire du New Hampshire a toujours eu lieu un mardi, mais de surcroit, il juge l’espace de temps entre son Etat et l’Iowa trop faible. Malgré les pressions des instances nationales du parti républicain, Gardner menace ouvertement de tenir sa primaire n’importe quel mardi en décembre. Ce qui, dans le pire des scenarios, placerait les premiers scrutins dans moins de cinquante jours.

 

Un calendrier aussi avancé est fortement improbable. Il a fort à parier que Gardner se pliera à la loi dictée par l’Iowa, traditionnellement le premier Etat à voter. La raison en est simple : un non-respect trop flagrant des règles fixées par le parti républicain mettrait à coup sûr son statut d’Etat privilégié en danger pour les années à venir. Mais une primaire juste avant le Nouvel An est une hypothèse qu’il convient de ne pas écarter pour le moment.

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 18:02

http://www.washingtonpost.com/rf/image_606w/2010-2019/WashingtonPost/2011/09/30/National-Politics/Images/2011-09-30T160409Z_01_WASW204_RTRIDSP_3_OBAMA.jpg?uuid=obEW9Ou1EeCKBcEOwQfcZg 

REUTERS/Kevin Lamarque

 

 

Dans un an exactement, le président sortant Barack Obama sera en pleine campagne de réélection contre un adversaire républicain dont le nom est pour l'heure toujours inconnu. En revanche, une chose est certaine : sa présidence est en panne. Par manque de capital politique, le camp démocrate ne lui répond plus. Sans une ou deux législations majeures avant novembre 2012, la défense du bilan de son premier mandat risque d'être très compliquée.

 

 

Il y a un mois, Barack Obama a établi son plan de relance de l'emploi dans le but de lancer sa campagne de réélection. Les électeurs lui accorderont sans doute le mérite d'avoir essayé, mais en tant que président sortant, un projet de loi qui reste sur le coin du bureau du Congrès ne sera pas suffisant. L'an prochain, le président américain devra défendre un bilan composé de mesures concrètes, et non de simples intentions.

Or, sans l'appui de sa majorité démocrate au Sénat, hésitante à travailler sur le projet de loi, Obama n'a aucune chance de tirer les fruits de son action. Son idée consiste à faire pression sur la Chambre des représentants, détenue par les républicains, pour montrer une fois de plus que le parti de l'éléphant n'a qu'un seul objectif : placer l'un des siens à la Maison-Blanche en novembre 2012.

 Pourquoi donc Harry Reid, le leader démocrate du Sénat, est-il si peu pressé d'aider le président ? La réponse, très simple, est livrée par un important stratégiste démocrate au Washington Post : "Nous sommes maintenant à un an des élections, et les sénateurs se consacrent à leur propre réélection"

 

Les tactiques personnelles qui s'appliquent au parti républicain s'appliquent tout aussi bien aux sénateurs démocrates. En effet, les élections américaines sont générales et les membres de l'organe délibératif le plus puissant du monde ont eux aussi des places à défendre. Il n'ont aucune intention de laisser la cote de popularité décroissante du président plomber leurs chances de réélection.

L'an prochain, les démocrates devront défendre la bagatelle de 23 sièges, dont une demi-douzaine se trouvent dans des "swing-states" où l'écart entre républicains et démocrates promet d'être serré. C'est par exemple le cas de Ben Nelson dans le Nebraska, Bill Nelson en Floride, ou encore Claire McCaskill dans le Missouri. A l'heure où ces sénateurs savent qu'ils vont devoir modérer leurs positions jusqu'à l'extrême-droite du parti démocrate, il s'agit pour eux de tenter de s'émanciper de l'image d'un président de plus en plus impopulaire.

L'enjeu est de taille car la course pour le contrôle du Sénat s'annonce très incertaine. Le parti républicain possède une véritable occasion de contrôler toutes les branches du gouvernement en novembre 2012 parce que la panne de la présidence Obama rend vulnérable l'intégralité du camp démocrate.

 

 

Face à des cadors de son propres parti résolus à "jouer personnel", il ne reste au président qu'à mettre en place une stratégie similaire. A vrai dire, le scénario est déjà connu. En 1995, à l'orée du lancement de sa campagne de réélection, le président démocrate Bill Clinton s'était heurté au même problème. En travaillant sans relâche à bâtir une "troisième voie", il s'est frayé un chemin au Congrès avant d'être reconduit par les Américains un an plus tard.

Pour Obama, il reste à savoir si les choses se passeront de la même façon. De l'avis de nombreux experts, cela n'en prend décidément pas le chemin.

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 07:54

http://www.washingtonpost.com/rf/image_606w/WashingtonPost/Content/Production/Blogs/ezra-klein/Images/124002725.jpg

 

 

Mardi soir à Hanover (NH) se tiendra le quatrième débat républicain en un mois. Les huit prétendants républicains à la présidence s'affronteront sur le terrain de l'économie, le domaine de prédilection du favori actuel, Mitt Romney. L'ancien gouverneur du Massachusetts sera de nouveau au coeur de l'attention et devra, pour la première fois depuis août, se mettre sur la défensive. En effet, l'ancien leader des sondages Rick Perry ne manquera pas de l'attaquer pour récupérer les faveurs des électeurs républicains.

 

 

Les renoncements de Chris Christie et de Sarah Palin, la semaine dernière, ne vont pas tarder à se répercuter dans les sondages nationaux et on devrait voir Mitt Romney atteindre, pour la première fois en 2011, le seuil symbolique du tiers d'électeurs en sa faveur. De bonnes nouvelles pour l'ancien homme d'affaires ? Pas forcément. En effet, Romney s'est révélé très combatif dans la position de challenger de Perry, au cours des trois premiers débats. Mais il reste à savoir s'il pourra résister à la pression de ses sept opposants, qui vont tout faire pour déboulonner la marche vers la nomination que l'ancien gouverneur du Massachusetts semble avoir entamée. 

 

A moins de 90 jours du début des primaires, en Iowa et dans le New Hampshire, Romney a besoin de consilider sa base de supporters, qui apparaît quelque peu fragile. Les électeurs républicains sont encore une majorité à considérer le candidat mormon comme une "girouette", un "RINO" (Republican In Name Only) ou un simple opportuniste. Sa stratégie, ce soir, consistera sans doute à marteler qu'il est le candidat le mieux placé pour battre Obama, ce que les sondages ont largement confirmé au cours des derniers mois.

Face à lui, Perry doit absolument montrer plus de prestance et de solidité rhétorique. Lors des trois premiers débats, les électeurs républicains ont constaté à quel point sa candidature était mal préparée. L'avancement des primaires confirme maintenant que Perry n'avait aucune conscience qu'il était rentré en course bien trop tard. A son avantage se trouve une passion non-démentie, qu'il devra simplement utiliser à bon escient pour déséquilibrer Romney, impérial lors des trois premières joutes.

 

Quant à Herman Cain, il aura l'occasion de se mettre en avant, et pourquoi pas, s'insérer dans la hiérarchie de tête en écartant définitivement Michele Bachmann. Depuis sa victoire au P5 Straw Poll de Floride, un scrutin consultatif, le mois dernier, l'ancien PDG de Godfather's Pizza ont sa cote de popularité augmenter de façon significative. Il s'agit désormais de savoir s'il s'agit là d'un simple feu de paille, ou du début d'un véritable phénomène.

Pour ce qui est des autres candidats, ils peuvent ôter quelques points dans les sondages à Romney, qui est à domicile dans le New Hampshire, mais également à Cain ou à Perry. L'impact de Santorum, par exemple, sur l'avance que Perry comptait encore récemment, a été important pour diminuer le soutien au gouverneur du Texas. 

 

 

Ce quatrième débat présidentiel républicain augure une nouvelle étape de la campagne. Il s'agit de la période où Romney pourrait tout perdre, s'écroulant sous les assuats de ses adversaires. A l'inverse, l'ancien homme d'affaires pourrait marquer des points importants qui lui donneraient un début d'option sur la nomination. Mais dans les deux cas, il n'aura pas une soirée tranquille.

 

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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 14:49

Chris Christie, le gouverneur du New Jersey, reste à Trenton

  

  

La tentation était grande... Mais Christie n'y a pas cédé. En vérité, il y avait sans doute autant de bonnes raisons que de mauvaises de se présenter à la présidentielle de 2012. Voici un court inventaire qui permet de voir plus clair dans les pensées du gouverneur depuis maintenant dix jours.

  


Deux bonnes raisons de se lancer aujourd'hui


1. Si ce n'est pas maintenant, c'est peut-être jamais.

Cette prévision est difficile à assurer, alors qu'il reste treize mois avant la présidentielle de 2012... Et cinq ans avant celle de 2016. Les conseillers de Christie l'ont avoué : le plan initial était "Christie 2016". Mais la faiblesse du champ des candidats ainsi que l'impopularité du président Obama ont forcé le gouverneur à reconsidérer ses plans.

En effet, Romney possède actuellement un net avatage sur ses rivaux républicains, ainsi que sur le president Obama. Si cette solidité, à la fois dans l'élection primaire et dans l'élection générale devait être confirmée en 2012, alors la prochaine élection à laquelle Christie pourrait prétendre serait celle de 2024. Pour cause, Romney aurait une option sur la réelection en 2016, tandis que son colistier emprunterait, comme il est de coutume pour les vice-présidents, la voie royale en 2020.

A l'horizon 2024, Christie n'aura-t-il pas disparu du paysage politique ? Nul moyen de le savoir, c'est pourquoi une campagne présidentielle résolvait le probleme.

 

2. L'expérience ne compte pas ; les médias, oui.

Comme le rapportait Joel McKinnon, un proche de l'ancien président George W. Bush, il y quelques jours : "Il faut savoir y aller quand vous êtes chaud [ie. dans les medias]... Demandez à Barack Obama". D'aucuns ont critiqué, ces derniers jours, le manque d'expérience de Christie, gouverneur depuis seulement un an et demi. Mais Barack Obama, au moment de déclarer sa candidature, en octobre 2007, avait à peine plus de deux ans d'expérience en tant que sénateur. Les deux situations sont comparables par l'engouement médiatique qu'ont suscité les deux hommes, à quatre ans d'intervalle.

L'appui des médias est un tremplin formidable pour lancer une campagne. Avec les premiers scrutins se rapprochant dangereusement du Nouvel An, Christie pouvait espérer lancer une vague médiatique jusqu'aux caucus de l'Iowa, début janvier, et forcer la décision grâce à l'effet de surprise. On sait désormais qu'il n'en sera rien.

 

Deux mauvaises raisons de se lancer aujourd'hui

 

1. Il est trop tard pour l'emporter.

Le dernier argument, positif à propos du calendrier des primaires, a pourtant sans doute été crucial dans la décision négative de Christie. En effet, il parait insensé d'espérer faire de bonnes performances dans des scrutins qui auront lieu dans moins de cent jours. Avant cela, monter une campagne - avec tout l'aspect organisationnel que cela comprend - en moins de cent jours relève de l'utopie.

La popularité de Christie, comme l'a montré ce matin un sondage ABC News/Washington Post, est relativement limitée chez les électeurs républicains. A plus forte raison, une majorité d'Américains ne le connaissent pas suffisamment. Surtout, il paraît impensable de déboulonner Perry en Iowa et Romney dans le New Hampshire, les deux Etats qui s'exprimeront les premiers. Sans la victoire dans un des deux Etats inauguraux, l'effet d'entrainement médiatique ne se met pas en route, et partant, les électeurs vous oublient.

 

2. Il est trop risqué de perdre.

Si Christie s'était présenté et, in fine, avait remporté les primaires républicaines, voire la Maison-Blanche, alors son pari était plus que gagné. Mais à l'inverse, le gouverneur avait tout à perdre d'une défaite. Il ne s'agissait pas juste de la nomination de son parti, mais de son poste même de gouverneur, qu'il remettra en jeu en 2013.

En effet, perdre en 2012 aurait considérablement érodé sa popularité dans son Etat. Toutes les mauvaises raisons de se présenter a la présidentielle - et dont la liste ici présente est loin d'etre exhaustive - lui auraient été reprochées. A la clé : une fin de carrière tout aussi anticipée que l'aurait été une campagne pour la Maison-Blanche.

 

 

En restant dans les tribunes, Christie se laisse la possibilité de conquérir un second mandat de gouverneur en 2013, une expérience accrue et qui sait, une campagne nationale en 2016. Car toujours est-il, les chiffres d'octobre 2011 ne sont pas ceux de novembre 2012, et si Obama devait l'emporter, alors les dix jours d'hésitation de Christie l'auront placé dans tous les esprits pour la prochaine échéance.

 

 

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 05:32

http://images.politico.com/global/news/110602_chris_christie_ap_328.jpg 

Le gouverneur du New Jersey, Chris Christie

 

Après cinq jours de tumulte médiatique, il est probable que Chris Christie annonce sa candidature à la présidentielle de 2012. Le temps est compté pour lui, car les primaires commencent dans cent jours. C'est pourquoi il faut s'attendre à une annonce officielle dans les prochaines heures - si jamais ses intentions avaient définitivement changé. La date du jeudi 6 octobre a filtré. Après plus d'un an de déni sincère, qu'est-ce qui a poussé Chris Christie à changer d'avis ?


 

Tout d'abord, on peut mettre en cause le manque de satisfaction des électeurs républicains vis-à-vis de l'actuel champ des candidats. Perry a déçu lors des débats, tandis que Romney, qui a réussi toutes ses prestations et qui est le mieux placé pour battre Obama, n'est tout simplement pas aimé. L'ancien homme d'affaires a le plus à perdre d'une candidature Christie, car le gouverneur du New Jersey joue sensiblement sur le même terrain (républicain modéré du Nord-Est).


Ensuite, la méforme du président Obama dans les sondages laisse penser que le prochain locataire du 1600, Pennsylvania Avenue a de grandes chances d'être un républicain. Il s'agit pour Christie de ne pas laisser filer l'occasion. Sans aucun doute, il était dans ses plans de se présenter en 2016, après avoir obtenu un second mandat de gouverneur. Mais ses conseillers le savent bien : son profil ne sera peut-être jamais aussi "chaud" qu'il ne l'est maintenant. Malgré son inexpérience relative - moins de deux ans comme gouverneur - il sait que l'histoire est remplie de candidats qui ont fait le grand saut trop tard plutôt que trop tôt (Ted Kennedy, Bill Bradley ou Joe Biden) et qui n'ont jamais vu l'occasion se représenter.


Ce dernier argument est sans doute celui que n'ont pas manqué de soulever auprès de Christie de personnalités aussi influentes que Nancy Reagan, Bobby Jindal, George W. Bush ou encore Henry Kissinger. Christie et ses conseillers ont été inondés d'appels désespérés l'encourageant à se lancer dans la bataille. Mardi dernier en Californie, une mère de famille a imploré le gouverneur du New Jersey : "On ne peut pas attendre quatre ans de plus [...] S'il vous plaît, revenez sur votre décision".


Des signes ne trompent pas. Les sources se multiplient pour assurer que le gouverneur pèse minutieusement le pour et le contre. Surtout, son épouse ne serait plus opposée à une campagne présidentielle ; or, on sait quel poids considérable les épouses ont lors des élections.


Perry est revenu sur sa décision il y a quelques semaines, et Christie semble prendre le même chemin. Avec, à la clé, le même scénario ? La candidature tardive est un élément récurrent des primaires présidentielles, qu'elles soient démocrates ou républicaine. De nombreux exemples montrent qu'après un gros départ, les entrants tardifs ont tendance à perdre de leur aura au fur et à mesure que les électeurs apprennent à les connaître. Pour prendre l'exemple le plus récent, Perry va annoncer une levée de fonds plus importante que Romney pour le troisième trimestre 2011, alors qu'il n'est en course que depuis huit semaines. Pourtant, on discerne déjà les failles de la candidature Perry, minée par un manque de préparation et une organisation nationale fragile. Avec cent jours devant lui, il y a fort à parier que Christie ne pourra pas être compétitif, car le calendrier des primaires augure d'un combat long et coûteux.


 

Ce dernier élément joue en faveur de Romney, le candidat a priori le plus solide au long terme. Mais à courte échéance, le gouverneur a tout à perdre avec une candidature Christie. Son équipe, basée à Boston, a multiplié, hier, les signaux à l'équipe du gouverneur du New Jersey : un effort présidentiel ne s'improvise ni en sept jours, ni même en une centaine.

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 09:16

http://weaselzippers.us/wp-content/uploads/2011/09/Christie-Obama-1.jpg 

Barack Obama accueilli par Christie dans le New Jersey, le 7 septembre 2011.

 

 

Avec la perte de vitesse - momentanée, sans doute - du gouverneur du Texas Rick Perry, leader dans les sondages depuis six semaines, se pose la question de l'entrée d'un nouveau candidat dans la bataille. Ce dernier pourrait être le très populaire gouverneur du New Jersey, Chris Christie, qui a pourtant, à plusieurs reprises au cours de l'année, déclaré qu'il n'était pas intéressé par la Maison Blanche en 2012.

 

Elu gouverneur du 11ème Etat le plus peuplé de l'Union en 2009, Christie est un homme qui a promis aux habitants du New Jersey un franc-parler de tous les instants. Par conséquent, il s'est rendu très populaire auprès du mouvement ultraconservateur Tea Party, tout en gardant, de par son statut de gouverneur d'un Etat modéré, de nombreux soutiens au sein de l'establishment républicain. Ainsi, il apparaît comme l'homme idéal pour unifier les deux bases du parti de l'éléphant et espérer battre Obama en novembre 2012.

 

De fait, si Christie se lançait dans les jours à venir, il aurait les moyens de réunir un large trésor de guerre dans le Nord-Est des Etats-Unis, une terre promise par défaut à Mitt Romney. De quoi faire une forte impression et prendre très vite la tête dans les sondages contre un Perry à la dérive, miné par une préparation bien trop hâtive.

 

Seulement, ce qui est valable pour le gouverneur du Texas l'est aussi pour pour celui du New Jersey. Avec trois débats présidentiels dans les livres, le champ des candidats semble fixé. Il paraît difficile, du moins sur le long terme, pour n'importe quel prétendant de s'insérer entre Perry et Romney. Les deux hommes polarisent actuellement les débats, en proposant deux visions radicalement opposées du parti républicain. En vérité, Christie, en se lançant aussi tard, a encore plus de chances que Perry de voir sa candidature tomber à l'eau après un départ fulgurant, comme ce fut le cas du général démocrate Wesley Clark en 2003 et de l'ancien sénateur républicain Fred Thompson en 2007.

 

La question de l'argent est cruciale lors des courses présidentielles. C'est un élément certes intéressant pour Christie sur le court terme, mais avec trois trimestres de levée de fonds écoulés depuis janvier, il y a fort à parier qu'il ne puisse jamais rattraper Perry et, à plus forte raison, Mitt Romney. Avec une fortune personnelle estimée à 200 millions de dollars, l'ancien gouverneur du Massachusetts a la possibilité de signer des chèques de son propre compte en banque à tout moment.

 

Gageons donc que Christie ne s'engagera pas pour 2012. Le coeur ne semble pas y être puisque l'intéressé a souvent répété qu'il n'irait pas. En revanche, faire monter les enchères au cours des prochains jours pour une éventuelle candidature, ou à tout le moins un soutien officiel peut lui être très utile en vue de 2016. Pour s'assurer du bien-fondé de cette approche, il suffit de jeter un oeil à la présence de Sarah Palin dans les médias depuis 2009...

 


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24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 09:20

http://www.washingtonpost.com/rf/image_606w/2010-2019/WashingtonPost/2011/09/23/National-Politics/Images/Republican_Debate_0e2b6.jpg

Phelan M. Ebenhack / AP

 

 

Au cours du troisième débat en quinze jours pour les républicains, Perry a montré de sévères lacunes en matière de politique étrangère. Surtout, le ton de sa voix, sa façon de s'exprimer, ainsi que ses maladresses rhétoriques ne rapellent que trop le plus mauvais président de l'histoire selon les historiens, à savoir George W. Bush.

 

Lorsque le modérateur du débat de jeudi soir, Bret Baier, teste Perry en lui demandant ce qu'il ferait, en tant que président des Etats-Unis, s'il recevait un appel à trois heures du matin l'informant que le Pakistan avait laissé des armes nucléaires tomber entre les mains des Talibans, le gouverneur du Texas répond qu'il "renforcerait l'entente de l'Amérique avec l'Inde" (voir ici). Une réponse maladroite qui a suscité beaucoup d'incompréhension. Son écho dans les médias est toujours vif quarante-huit heures après le débat, qui a de sucroît été le plus suivi de l'année.

 

Plus significatif encore, la tentative d'attaque de Perry contre Romney et son passé de "girouette" ("flip-flopper") sur de nombreuses positions idéologiques fut un désastre. Après de longues secondes de bégaiement, le natif de Paint Creek est difficilement parvenu à retomber sur ses pattes. Et Romney de répondre : "Bien essayé" (voir vidéo ici).

 

Ce matin, Steve Deace, un animateur de radio en Iowa penchant pour le gouverneur du Texas a déclaré que Romney "n'a jamais eu l'air aussi présidentiel que quand il se trouve à côté de Perry". Pour le candidat mormon, l'objectif est d'assimiler autant que possible son concurrent à l'ancien président Bush. En effet, Perry jouit encore d'une popularité relative parmi les républicains de l'establishment, d'essence plus modérée que les Tea Party. C'est ce qui lui donne actuellement sa très courte avance dans les sondages nationaux.

 

Seulement, Romney peut compter sur le soutien de la majorité des anciens membres de l'administration Bush, car ils sont restés en très mauvais termes avec Perry. L'équation est la suivante : critiquer l'administration Bush au travers de Perry sans s'en aliéner l'appui ?

 

Il est impossible d'attendre des démocrates une quelconque aide. Romney pourrait espérer, par exemple, que le Comité national démocrate diffuse des vidéos assimilant Perry et Bush dans le but de récupérer l'électorat centrsite qui plombe la cote de popularité d'Obama. Mais un tel mouvement serait maladroit de la part du parti de l'âne, qui ne ferait que simplifier la tâche à Romney dans la primaire. A la clé, le risque d'affronter l'an prochain son plus sérieux rival pour la Maison-Blanche. Un récent sondage a montré que Romney dominait le président par sept points dans l'Etat crucial de la Floride.

 

En vérité, la seule chose à faire pour Romney est d'attendre que le bateau Perry coule. Pour cela, le pilonner d'attaques, débat après débat, est la bonne solution. Les portions de l'électorat modéré du parti de l'éléphant ne tarderont pas à délaisser le gouverneur du Texas car il n'ont aucune intention de revivre une présidence Bush. Seulement, Romney ne se pressera pas non plus, car il est conscient que la place de leader actuellement détenue par Perry est un cadeau empoisonné. En un mot : l'ancien gouverneur du Massachusetts, longtemps favori avant l'entrée de son rival texan, est en embuscade.

 

 

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 13:22

http://www.latimes.com/media/photo/2011-09/64953768.jpg

Scott Audette/Reuters

 

Dans la course à deux têtes qui oppose Mitt Romney à Rick Perry pour la nomination républicaine, le débat d’hier soir à Orlando (FL) possédait une importance particulière. Tout d'abord, il se situe dans le "Sunshine State", qui votera en cinquième position en janvier 2012. De par sa position chronologique, c'est un Etat qu'il faut remporter. De plus, la confrontation d’hier soir arrive juste avant le "Presidency 5 Straw Poll", le "vote pour du beurre" de samedi, mais surtout quelques jours avant la fin du troisième trimestre de levée de fonds. C'était une belle occasion pour les deux favoris de briller et de récolter quelques précieuses donations qui pourront faire la différence.


Donner un vainqueur à un débat n’est jamais une chose aisée. Pour Chris Cilizza, du Washington Post, et Doyle McManus, du Los Angeles Times, Romney émerge comme le gagnant, tandis que le réseau Fox News, qui organisait le débat avec Google, semble pencher du côté de Perry. Cependant, dans le cadre de ce qui était la troisième confrontation en quinze jours entre prétendants républicains, la dynamique est clairement du côté de Romney. Il s’exprime de façon claire, possède le « look présidentiel » que le TIME Magazine lui prête avec raison, et surtout, il esquive avec brio les attaques de ses adversaires. Par exemple, lorsque Perry a tenté, hier soir, d’enclencher une attaque contre les changements de positions de Romney (sur l’avortement, l’immigration, les droits homosexuels, etc.) Romney se contente de répondre : « Bien essayé ». Et l’ancien gouverneur du Massachusetts de lancer une boutade provoquant les éclats de rire de l’audience.


Le retour en force de Romney dans les débats n’a rien d’étonnant, puisque Perry subit toute la pression qui incombe au favori des sondages nationaux, trop souvent érigé par erreur comme faisant la course en tête. C’est une aubaine pour son adversaire mormon, qui n’a pas à retenir ses coups. En tant que favori présumé, Perry n’a pas à signer de performance éclatante, simplement à parer les attaques et se mettre à l’abri. Seulement, il n’en a pas l’occasion, puisque tous les candidats, de Romney à Paul, en passant par Bachmann et Santorum, s’en prennent à lui. Ainsi, le Texan est apparu fragilisé au cours des trois débats, parce que ses positions sont trop peu claires pour être défendables.


Par exemple, après l'évocation par Perry des termes de "chaîne de Ponzi" et de "mensonge monstrueux" pour désigner le système de sécurité sociale américain, ses adversaires ne l’ont pas laissé s’en tirer sans quelques égratignures. En effet, le "Sunshine State" possède le deuxième taux de retraités des Etats-Unis. Par ailleurs, son soutien à un programme universitaire destiné à accorder aux enfants d’immigrés illégaux une exonération de frais de scolarité a été remis en question. Enfin, son décret autorisant la prescription de Gardasil à des mineures texanes a encore été vivement critiqué par Bachmann, qui a perdu beaucoup de terrain depuis août.


Malgré une performance moyenne hier soir, Perry gagnera sans doute la consultation de samedi. Mais d’ores et déjà, le résultat en est biaisé car Mitt Romney et Michele Bachmann n’y participent pas activement. Avant le prochain débat, le 11 octobre dans le New Hampshire, il sera intéressant de comparer les chiffres de Perry et de Romney. Que ce soit dans les sondages ou en termes d’argent récolté, il y a fort à parier que l’écart entre les deux candidats va se resserrer. Le rapport trimestriel montrera sans doute une bonne performance financière de Perry, qui profite de l’enthousiasme des premières semaines de campagne. Quant à Romney, il profitera sans doute d’un rebond dans les sondages grâce à ses bonnes performances des trois dernières semaines.


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