30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 05:32

http://images.politico.com/global/news/110602_chris_christie_ap_328.jpg 

Le gouverneur du New Jersey, Chris Christie

 

Après cinq jours de tumulte médiatique, il est probable que Chris Christie annonce sa candidature à la présidentielle de 2012. Le temps est compté pour lui, car les primaires commencent dans cent jours. C'est pourquoi il faut s'attendre à une annonce officielle dans les prochaines heures - si jamais ses intentions avaient définitivement changé. La date du jeudi 6 octobre a filtré. Après plus d'un an de déni sincère, qu'est-ce qui a poussé Chris Christie à changer d'avis ?


 

Tout d'abord, on peut mettre en cause le manque de satisfaction des électeurs républicains vis-à-vis de l'actuel champ des candidats. Perry a déçu lors des débats, tandis que Romney, qui a réussi toutes ses prestations et qui est le mieux placé pour battre Obama, n'est tout simplement pas aimé. L'ancien homme d'affaires a le plus à perdre d'une candidature Christie, car le gouverneur du New Jersey joue sensiblement sur le même terrain (républicain modéré du Nord-Est).


Ensuite, la méforme du président Obama dans les sondages laisse penser que le prochain locataire du 1600, Pennsylvania Avenue a de grandes chances d'être un républicain. Il s'agit pour Christie de ne pas laisser filer l'occasion. Sans aucun doute, il était dans ses plans de se présenter en 2016, après avoir obtenu un second mandat de gouverneur. Mais ses conseillers le savent bien : son profil ne sera peut-être jamais aussi "chaud" qu'il ne l'est maintenant. Malgré son inexpérience relative - moins de deux ans comme gouverneur - il sait que l'histoire est remplie de candidats qui ont fait le grand saut trop tard plutôt que trop tôt (Ted Kennedy, Bill Bradley ou Joe Biden) et qui n'ont jamais vu l'occasion se représenter.


Ce dernier argument est sans doute celui que n'ont pas manqué de soulever auprès de Christie de personnalités aussi influentes que Nancy Reagan, Bobby Jindal, George W. Bush ou encore Henry Kissinger. Christie et ses conseillers ont été inondés d'appels désespérés l'encourageant à se lancer dans la bataille. Mardi dernier en Californie, une mère de famille a imploré le gouverneur du New Jersey : "On ne peut pas attendre quatre ans de plus [...] S'il vous plaît, revenez sur votre décision".


Des signes ne trompent pas. Les sources se multiplient pour assurer que le gouverneur pèse minutieusement le pour et le contre. Surtout, son épouse ne serait plus opposée à une campagne présidentielle ; or, on sait quel poids considérable les épouses ont lors des élections.


Perry est revenu sur sa décision il y a quelques semaines, et Christie semble prendre le même chemin. Avec, à la clé, le même scénario ? La candidature tardive est un élément récurrent des primaires présidentielles, qu'elles soient démocrates ou républicaine. De nombreux exemples montrent qu'après un gros départ, les entrants tardifs ont tendance à perdre de leur aura au fur et à mesure que les électeurs apprennent à les connaître. Pour prendre l'exemple le plus récent, Perry va annoncer une levée de fonds plus importante que Romney pour le troisième trimestre 2011, alors qu'il n'est en course que depuis huit semaines. Pourtant, on discerne déjà les failles de la candidature Perry, minée par un manque de préparation et une organisation nationale fragile. Avec cent jours devant lui, il y a fort à parier que Christie ne pourra pas être compétitif, car le calendrier des primaires augure d'un combat long et coûteux.


 

Ce dernier élément joue en faveur de Romney, le candidat a priori le plus solide au long terme. Mais à courte échéance, le gouverneur a tout à perdre avec une candidature Christie. Son équipe, basée à Boston, a multiplié, hier, les signaux à l'équipe du gouverneur du New Jersey : un effort présidentiel ne s'improvise ni en sept jours, ni même en une centaine.

Partager cet article
Repost0

commentaires