Bill Gardner laisse le suspense durer encore une semaine (Photo AP)
Le calendrier des primaires présidentielles républicaines de 2012 n’est toujours pas définitivement fixé. En effet, prévues initialement pour début février, les premières échéances ont été avancées a début janvier. Aujourd’hui, on ne sait toujours pas si l’Iowa et le New Hampshire n’organiseront pas leurs consultations en décembre, un fait inédit dans l’histoire politique américaine. Le point sur cet imbroglio.
La lutte d’influence entre Etats dure depuis maintenant deux semaines. Il s’agit pour la Floride, la Caroline du Sud, le Nevada, le New Hampshire et l’Iowa d’avancer leurs scrutins au maximum dans le calendrier pour gagner en importance. En effet, un Etat qui vote tôt a plus d’impact sur la suite de la course, ce qui attire fortement les candidats et partant, les médias.
Depuis que la Floride a laissé tomber le voile en organisant sa primaire le 31 janvier 2012, les pièces du puzzle se mettent en place, petit à petit. La Caroline du Sud tiendra ses primaires le 21 janvier, ce qui a poussé le Nevada à placer ses caucus le 14 janvier. Depuis une semaine, l’Iowa et le New Hampshire bluffent par médias interposés pour imposer leur date préférentielle. L’idée, pour ces deux Etats, est d’être espacés au maximum pour attirer l’attention le plus longtemps possible.
Or, la fenêtre de tir laissée disponible par le Nevada est relativement étroite. Quatorze jours en 2012 pour organiser deux scrutins n’est pas du goût du New Hampshire et de l’Iowa, qui menacent désormais de briser la barrière symbolique du 1er janvier, imposée de facto depuis des décennies. Si jamais les deux Etats en venaient à se lancer en 2011, cela remettrait sans aucun doute profondément en question la validité d’un système électoral déjà vivement critiqué.
Samedi dernier, l’Iowa a mis le couteau sous la gorge de Bill Gardner, le secrétaire d’Etat du New Hampshire. Ce dernier a une autorité complète sur la date que le « Granite State » choisira pour tenir sa primaire. En sélectionnant la date du 3 janvier, l’Iowa ne laisse qu’une solution viable au New Hampshire : tenir sa consultation le samedi 7 janvier 2012.
Mais cela ne plaît pas à Bill Gardner, car non seulement la primaire du New Hampshire a toujours eu lieu un mardi, mais de surcroit, il juge l’espace de temps entre son Etat et l’Iowa trop faible. Malgré les pressions des instances nationales du parti républicain, Gardner menace ouvertement de tenir sa primaire n’importe quel mardi en décembre. Ce qui, dans le pire des scenarios, placerait les premiers scrutins dans moins de cinquante jours.
Un calendrier aussi avancé est fortement improbable. Il a fort à parier que Gardner se pliera à la loi dictée par l’Iowa, traditionnellement le premier Etat à voter. La raison en est simple : un non-respect trop flagrant des règles fixées par le parti républicain mettrait à coup sûr son statut d’Etat privilégié en danger pour les années à venir. Mais une primaire juste avant le Nouvel An est une hypothèse qu’il convient de ne pas écarter pour le moment.