12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 09:07

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Hier soir, les huit principaux prétendants républicains à la présidence s'affrontaient dans le New Hampshire

 

 

Le bateau de Rick Perry est en perdition. En chute libre dans tous les sondages depuis maintenant deux semaines, le gouverneur du Texas avait besoin d'une performance de haute volée lors du débat d'hier soir, consacré aux questions économiques, pour espérer sortir de l'eau. Il n'en fut décidément rien.

 

Perry se savait attendu au tournant par les médias, journalistiques ou audiovisuels, ainsi que par ceux qui avaient vu en sa candidature tardive l'espoir d'une alternative à Mitt Romney. Le fougueux gouverneur du Texas s'était spécialement préparé pour cette joute, demandant à ses équipes de préparer des attaques contre l'ancien gouverneur du Massachusetts. Lundi, les hostilités commençaient déjà, avec la sortie d'un clip de campagne dévastateur pour son adversaire numéro un pour la nomination.

D'habitude jamais désemparé pour prendre la parole, Perry a semblé inoffensif et, par moments, endormi. Ses rares offensives contre Romney furent souvent maladroites. Par exemple, à l'heure où la régulation financière était critiquée par tous les candidats républicains, Perry n'a rien trouvé d'autre à dire que "Mitt a eu six ans pour préparer un plan. Moi, je n'ai eu que huit semaines". Un aveu qui en dit long sur la précipitation dont a fait preuve le gouverneur pour lancer son effort présidentiel.

 

En tout et pour tout, sur les huit heures de débat depuis septembre, Perry n'a brillé que durant la toute première. Pas de quoi rassurer ses premiers supporters, qui ont aujourd'hui massivement émigré vers Herman Cain. Selon les derniers chiffres de Gallup, l'ancien PDG de Godfather's Pizza se tient aujourd'hui à 18% des intentions de vote, contre 15% pour le gouverneur du Texas. Il y a un mois, ces chiffres étaient respectivement de 5% et 31%.

Plus inquiétant : Cain devance Perry dans les sondages à l'échelle des Etats-clés, Iowa et New Hampshire en tête. Selon l'institut Public Policy Polling, Cain est désormais en tête dans le "Hawkeye State", avec 30% des intentions de vote, quand Perry se traîne avec 9%. Par ailleurs, la base de soutien que Perry possédait en Caroline du Sud, un autre Etat-clé, s'est évaporée : donné à 15%, il voit s'éloigner Cain (26%) et Romney (25%).

 

Bien entendu, il est bien trop tôt pour enterrer le gouverneur du Texas. Il a levé, lors du dernier trimestre, plus de 17 millions de dollars, ce qui le place en tête parmi les candidats républicains. Mais à n'en pas douter, des performances aussi faibles en débat ne vont pas l'aider à remonter la pente dans les sondages. Ce qui fait grandement les affaires d'Herman Cain, qui voit l'ouverture en Iowa s'agrandir de jour en jour pour lui en Iowa.

Mitt Romney, de son côté, se frotte tout autant les mains. Une quatrième démonstration de classe et de maîtrise lui offre de nouveau la victoire sur ses deux terrains de prédilection : le New Hampshire et l'économie. De quoi consolider un peu plus l'idée que sa victoire, au printemps prochain, est inévitable (Jonathan Martin). Le soutien, hier après-midi, du gouverneur du New Jersey Chris Christie à sa candidature ne manquera pas de lui donner encore un peu plus de chances de conquérir la nomination.

 

Les doutes autour de Rick Perry n'ont jamais été aussi grands. Un autre débat est prévu à Las Vegas, mardi prochain, mais beaucoup doutent que le gouverneur du Texas puisse rebondir. Pourtant, à moins de 80 jours des premiers scrutins, il va lui falloir trouver un moyen de gagner en Iowa, sans quoi la Maison-Blanche ne sera plus qu'un lointain souvenir.

 

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