31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 12:53

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Mitt Romney fait campagne à Cedar Falls, Iowa, le 29 décembre 2011 (Photo Chip Somodevilla/Getty Images)

 

 

A quatre jours des caucus de l'Iowa, les sondages créditent Mitt Romney d'une très légère avance qui pourrait bien être suffisante pour empocher la mise dans le premier Etat à voter. Une telle victoire serait surprenante au vu de la campagne menée par le candidat mormon dans le "Hawkeye State". Par conséquent, elle lui donnerait un élan considérable pour aborder les scrutins suivants. Pourtant, Romney n'a pas la victoire assurée d'avance : il demeure quelques scénarios qui pourraient le priver du duel tant attendu contre le président Obama. 

 

 

1. Rick Santorum crée la surprise et les candidats conservateurs raisonnent

 

A en croire les derniers sondages, Rick Santorum est en train de s'imposer comme la "star de la semaine". Juste à temps pour remporter les caucus de l'Iowa ? L'ancien sénateur de Pennsylvanie est le seul candidat, jusqu'à présent, à avoir parcouru les 99 comtés du "Hawkeye State". En dépit de ses moyens financiers limités, il est donc bien connu des électeurs, qui se décident enfin à lui accorder un peu de crédit. Selon le dernier sondage We Ask America, effectué auprès de 889 électeurs républicains, Santorum a ravi la deuxième place à Ron Paul, avec 17% d'intentions de vote contre 14% au Texan. Romney fait la course en tête, avec 24% des intentions de vote.

 

Mardi prochain, si jamais Santorum en venait à refaire son retard sur l'ancien gouverneur du Massachusetts, il pourrait se poser en champion de la base des électeurs évangélistes, très conservateurs, jusque là divisés entre Gingrich, Bachmann et Perry. Si l'on imagine que ces trois derniers candidats se décident à barrer absolument la route à Romney, ils pourraient, de concert, annoncer la suspension de leur camapgne et jeter toutes leurs forces derrière Santorum pour les scrutins suivants.

 

Ce scénario souffre évidemment de deux points faibles évidents. Premièrement, il faudrait que Santorum parvienne à battre Romney, qui semble plus que jamais lancé vers la victoire en Iowa. Pour cela, Santorum doit miser sur un très fort taux de participation de ses supporters, bien moins acquis à sa cause que le sont ceux de Romney ou de Paul. Deuxièmement, il est fort peu probable que Perry ou Gingrich se retirent avant la Caroline du Sud, qui vote le 21 janvier, car ils y bénéficient d'une solide base de soutiens. Ainsi, le vote conservateur resterait divisé, pour le plus grand bonheur de Romney.

 

2. Le New Hampshire est fidèle à sa réputation d'"anti-favori"

 

Les deux premiers Etats à voter, Iowa et New Hampshire, ont une composition électorale tout à fait opposée, le premier étant dominé par les chrétiens évangélistes, fortement conservateurs, et le deuxième étant dominé par les modérés, plus attachés aux questions économiques et fisacles. Iowa et New Hampshire orientent la course en sélectionnant chacun le favori des ailes gauche et droite du Parti républicain. Ainsi, depuis 1980, jamais le New Hampshire n'a choisi le même candidat que l'Iowa. Or, les sondages montrent actuellement que Romney est en tête dans les deux Etats : si l'ancien homme d'affaires parvenait effectivement à remporter les deux scrutins début janvier, la performance serait historique.

 

Si jamais l'Iowa tombait entre les mains de Romney, alors l'histoire voudrait que celui-ci tombe dans une embuscade une semaine plus tard dans le "Granite State". En 2000, le favori incontestable George W. Bush avait enregistré une defaite de 19 points contre John McCain, quelques jours après une victoire largement attendue en Iowa. Pourtant, difficile de croire qu'après avoir caracolé en tête de tous les sondages dans le New Hampshire en 2012, le soutien à Mitt Romney s'effondre d'un coup d'un seul, et surtout après une victoire surprise en Iowa. Selon le dernier baromètre CNN/Time/ORC, le candidat mormon dispose de 44% des intentions de vote dans le deuxième Etat à voter, loin devant Ron Paul (17%) et Newt Gingrich (16%).

 

En 2004, lors des primaires présidentielles du Parti démocrate, John Kerry avait réussi a remporter le New Hampshire, où il était donné favori durant toute l'année 2003, après une victoire inattendue en Iowa. Par la suite, Kerry avait rapidement mis fin aux espoirs de tous ses adversaires, irrémédiablement distancés par un départ mal négocié. Un scénario appelé à se répéter en 2012 ? La trajectoire de Romney semble en tout cas l'indiquer avec insistance.

 

3. Mitt Romney flanche au plus mauvais moment

 

Alors que les deux premiers scénarios concernent des paramètres extérieurs à la camapgne de Romney, il existe une troisième possibilité selon laquelle, après un an passé en tant que favori de l'establishment, l'ancien gouverneur du Massachusetts explose en plein vol.

 

Il est aisé d'imaginer la pression et les fatigues que l'équipe de campagne de Mitt Romney doit endurer depuis des semaines et, dans ces conditions, il est toujours plus aisé de commettre des erreurs. Une bourde en débat, une casserole sale ressortie au mauvais moment ou encore une interview maladroite, les options sont nombreuses et variées.

 

Mais si Romney continue à se poser comme l'adversaire présumé du président en concentrant ses attaques contre la Maison-Blanche, alors il diminuera considérablement les risques de commettre une erreur sur ses propres positions. Hier, en Iowa, le favori pour l'investiture est allé jusqu'à reprocher à Obama de passer ses vacances à Hawaii, pendant que "les Américains" bravaient la pluie et le froid pour se rendre à son meeting situé en plein coeur du Midwest.

 

 

En dépit des signes positifs, la prudence est de mise : la course à la nomination républicaine a cette année été l'une des plus fluides de l'histoire politique américaine, et les trois jours à venir peuvent encore faire la différence. Pourtant, certains membres de l'équipe de campagne de Romney se réjouissent déjà : "Je ne vois pas un scénario dans lequel ne sommes pas nominés", confiait au New York Magazine l'un des stratégistes de l'ancien homme d'affaires. Encore un pari à 10.000 dollars ?

 

 

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