Mitt Romney s'exprime lors du Tea Party Express Tour à Concord (NH), le 4 septembre 2011 (Image Reuters)
Dans l'Etat-clé du New Hampshire, qui votera en deuxième position le 10 janvier prochain, Mitt Romney profite d'une avance écrasante dans les sondages. A maintenant deux mois du scrutin, la partie est-elle gagnée d'avance ?
Toute l'année, Mitt Romney a profité d'au moins 30% des intentions de vote dans le "Granite State". Selon un récent sondage CNN, l'ancien homme d'affaires y devançerait largement Herman Cain, par 40% contre 13%. Toujours selon CNN, le New Hampshire possèderait le nombre d'indécis le plus réduit des quatre premiers Etat à voter (Iowa, New Hampshire, Caroline du Sud et Floride), ce qui rend d'autant plus difficile tout retour des adversaires de l'ancien gouverneur du Massachusetts.
Ainsi, contrairement à l'Iowa, qui semble toujours hésiter sur le choix de son candidat préféré, le New Hampshire paraît dénué de tout suspense. Selon Mike Dennehy, un stratégiste qui mené les campagnes présidentielles de John McCain en 2000 et 2008 dans le "Granite State", Romney y fait toujours figure de "gorille de 400 kilos".
Le New Hampshire est un Etat capital dans la course à la nomination, car en arrivant en deuxième position, il contribue à fonder une dynamique médiatique qui, par le passé, a souvent écourté les primaires républicaines. En effet, si un favori émerge clairement après trois ou quatre Etats, les électeurs indécis des Etats suivants ont tendance à se rallier derrière lui. Ainsi, même si une infime minorité d'Etats ont voté, l'investiture est pour ainsi dire acquise.
Romney ne s'attend pas à gagner en Iowa, le 3 janvier prochain, et compte sur le New Hampshire pour mettre sa candidature sur de bons rails. Et pour le moment, aucun signe de semble montrer qu'il y soit en danger. Jon Huntsman, un autre candidat mormon et modéré, a jeté toutes ses forces dans le "Granite State" mais il ne parvient pas à y depasser les 10% d'intentions de vote.
Pourtant, toujours selon Mike Dennehy, la prudence est de mise car le New Hampshire "a rarement, si jamais, offert la victoire au candidat qui y est le favori". Selon de nombreux spécialistes, il est encore possible de priver Romney de la victoire en l'attaquant de front sur les thèmes qui sont chers à cet Etat du Nord-Est : l'économie et la réforme de la santé. Mais personne ne semble vouloir s'en prendre personnellement à l'ancien homme d'affaires sur ces sujets.
Outre les milliers de dollars, Romney aligne les soutiens dans le New Hamsphire. La semaine dernière, le populaire John Sununu, ancien gouverneur de l'Etat, a apporté publiquement son appui à la candidature de l'ancien gouverneur du Massachusetts. Mercredi, le charismatique gouverneur du New Jersey, Chris Christie, a organisé un meeting pour récolter des fonds au profit de la campagne de Romney.
Déjà candidat en 2008, Romney est connu des électeurs du New Hampshire depuis maintenant cinq ans qu'il visite très régulièrement l'Etat. Selon le New York Times, une telle accumulation de soutiens, à tous les niveaux du parti républicain du "Granite State", vaut désormais à Romney le sobriquet de "troisième sénateur de l'Etat".
La méticuleuse campagne de l'ancien homme d'affaires, loin de s'étendre au New Hampshire uniquement, est une méthode qui fait souvent recette lors des primaires présidentielles du parti républicain. Le fait d'être le seul candidat à avoir déjà connu une campagne présidentielle pourrait ainsi s'avérer décisif pour Mitt Romney. George W. Bush mis à part, tous les nominés du parti républicain depuis 1968 en étaient au moins à leur seconde campagne au niveau national. La tendance se confirmera-t-elle en 2012 ?