Mon premier ouvrage, L'Amérique de Mitt Romney, sortira le 12 janvier prochain aux éditions Demopolis
"Science et connaissance, art et anticipation - deux couples qui se cachent bien des choses... Mais quand ils se comprennent, rien au monde ne les surpasse". Cette bonne parole de Vladimir Nabokov décrit parfaitement à la fois les raisons qui m'ont poussé à écrire L'Amérique de Mitt Romney, et à la fois ma ferme conviction que Romney remportera, dans quelques semaines, la nomination présidentielle du Parti républicain.
J'ai depuis longtemps un vif intérêt pour l'univers politique américain. Le lancement de ce blog, en septembre 2010, est à percevoir comme un "débordement" de passion. L'écriture de ce premier ouvrage participe du même élan d'enthousiasme, si ce n'est que cette fois, le livre vient avec une dose de gageure qui rend l'entreprise extrêmement prenante.
Aucun doute là-dessus, ce livre est un véritable pari. Loin d'être insensé, il est basé sur des tendances historiques et circonstancielles, autant qu'il est le fruit d'un certain instinct d'anticipation que je m'efforce d'exercer. C'est une "analyse politique comparée", comme le souligneraient mes professeurs outre-Manche, qui résulte de centaines d'heures d'exploration des précédentes élections, des personnages-clés de la primaire républicaine, ainsi que des enjeux de 2012.
En novembre 2010, Romney a été très présent lors des élections de mi-mandat, qui ont vu la victoire des républicains sur les démocrates. Un signe qu'il allait sans aucun doute se présenter en 2012. Il m'a fallu jusqu'à mars 2011 pour analyser le positionnement qui allait être celui de Romney lors de la campagne présidentielle. Puis quelques semaines supplémentaires pour rédiger le texte.
En août 2011, la maison d'édition Demopolis m'a proposé un contrat. Laurent Hebenstreit, le directeur de Demopolis, n'est pas étranger aux biographies sur des personnages du monde politique américain. En 2007, il a publié L'Amérique de Barack Obama, la première biographie non-anglophone sur le futur président des Etats-Unis ; le nom de mon ouvrage à paraître sonne comme une évidente filiation. Celui-ci est préfacé par François Durpaire, l'un des auteurs de L'Amérique de Barack Obama.
A un mois de la parution et du début des primaires, l'instinct et la certitude qui m'ont poussé à écrire la biographie de Romney sont toujours là, et bien là. A l'abord de la dernière ligne droite, il semble que seul Newt Gingrich soit en mesure d'entraver la marche de Romney vers la nomination. J'ai bon espoir que l'ancien Speaker, rattrapé par son ego et/ou les nombreuses casseroles qu'il traîne derrière lui, finisse par s'effondrer. Romney, loin d'être le candidat parfait pour les électeurs républicains, dispose de toutes les armes pour l'emporter.
Pour autant, mon engagement ne doit surtout pas être perçu comme une ferveur partisane. J'ai toujours pris soin, en rédigeant L'Amérique de Mitt Romney, de garder mes distances avec toute forme de soutien, écrivant avec la seule conviction que la neutralité est le meilleur gage d'objectivité. Ca et là, je critique donc l'action de Romney, tout comme parfois, je fais montre à son égard d'une certaine admiration.
Aujourd'hui, je ne me lancerai pas le pari de dire si Romney battrait Obama en cas de face-à-face entre les deux hommes en novembre. Les républicains ont leurs chances et le président sortant, s'il n'est pas en position idéale, profite encore de quelques indicateurs-clés en sa faveur. Comme l'ancien homme d'affaires le martèle depuis des mois, c'est l'état de l'économie à l'automne 2012 qui décidera du sort de l'élection.
Toujours est-il, Mitt Romney a plus de chances que les autres républicains de faire d'Obama "le président d'un seul mandat" (one-term president). J'espère que mon art et mon anticipation vous intéresseront à la lecture de L'Amérique de Mitt Romney. J'ai pris le pari qu'ils se comprendraient avec la science des chiffres et la connaissance du passé.
Soufian Alsabbagh