A Washington, Herman Cain s'explique sur les premières accusations de harcèlement sexuel qui le frappent, le 2 novembre 2011 (Photo Reuters)
Quatre semaines après les premières accusations de harcèlement sexuel contre lui, Herman Cain doit affronter Ginger White, une femme qui a révélé lundi qu'elle avait été sa maîtresse, treize années durant. Cette nouvelle menace encore un peu plus la campagne de l'ancien homme d'affaires, dont les rumeurs annoncent qu'elle prendra fin au cours de la semaine.
Ginger White, une habitante d'Atlanta comme Herman Cain, a annoncé avant-hier avoir entamé une relation consensuelle avec ce dernier après une rencontre lors d'un dîner d'affaires dans les années 1990. White affirme qu'en raison du début de la campagne présidentielle de son amant, Cain a dû arrêter de la voir il y a huit mois. Textos et traces d'appels sur son téléphone à l'appui, Ginger White a tout dévoilé lors d'une interview à Fox News.
Selon White : "C'était très simple... Oui, ce n'était pas compliqué : je savais qu'il était marié, je savais aussi que je m'étais engagée dans une histoire au caractère tout à fait inapproprié". A Fox News, elle a dit qu'elle n'était "pas fière" et qu'elle "ne voulait pas ressortir tout cela", mais qu'elle l'avait fait pour éviter que l'affaire soit révélée à la presse par quelqu'un d'autre.
Cain, de prime abord, a démenti ses accusations, expliquant, comme il l'a fait pour Sharon Bialek par exemple, qu'il essayait simplement d'"aider une amie" avec laquelle il n'a eu aucune relation sexuelle et qui "n'avait pas de travail". "Je n'ai rien fait de mal", avançait hier soir Herman Cain à Wolf Blitzer, de CNN.
Les cinq femmes qui se sont avancées au cours du mois dernier pour l'accuser de harcèlement sexuel ont assurément causé sa chute dans les sondages. Fin octobre, Cain était considéré comme le favori pour remporter la nomination, avec des chiffres dépassant les 30% au niveau national. Dans les Etats-clés de la course à l'investiture du Parti républicain, l'ancien PDG de Godfather's Pizza a même réussi à maintenir son avance jusqu'à la mi-novembre. Mais dans le dernier sondage mené nationalement, le 27 novembre, Cain est retombé à 13% des intentions de vote.
Cette nouvelle révélation au sujet du candidat républicain va sans aucun doute lui aliéner le soutien des conservateurs qui l'avaient propulsé au sommet des sondages il y a quelques semaines. Sean Hannity et Mike Huckabee, hier, ont tous deux abandonné publiquement leur confiance en Cain. Pendant ce temps-là, celui-ci déclarait à son équipe qu'il "remettait en question" sa campagne, laissant présager d'une fin très proche.
Dans la nuit, son porte-parole Mark Block assurait : "Hors de question qu'il abandonne". Mais comment continuer alors que tout le monde quitte le navire ? Cain va bientôt arriver à cours d'argent car ses soutiens financiers fondent comme neige au soleil. La "Super PAC" californienne au service de Cain, Draft Herman Cain PAC, a changé son nom pour Beat Obama Political Action Committee. William Panek, un représentant du New Hampshire, a annoncé qu'il abandonnait son soutien à Cain pour se mettre au service de Gingrich.
Un assistant de Cain aurait confié au journal Politico que le candidat décidera, dans le cours de la semaine, d'abandonner la course à la nomination ou non. Mais les choses paraissent déjà bien engagées en faveur d'un retrait, sachant que Cain lui-même a demandé à son équipe d'annuler un dîner de récolte de fonds prévu à New York dimanche soir, "au cas ou j'aurais quitté la course". "Ma femme aura le dernier mot", l'homme d'affaires disait-il hier sur CNN.