Hier, dans le Nouveau Mexique, le candidat républicain Mitt Romney a dévoilé son plan pour assurer l'indépendance des Etats-Unis sur le plan énergétique d'ici à 2020 (Photo AP).
Trois jours avant la convention nationale républicaine de Tampa (Floride), l'adversaire du président Obama, Mitt Romney, gagne du terrain dans les sondages. Tant à l'échelle nationale que dans les Etats-clés de la course à la présidence, Romney refait son retard et maintient ses chances de devancer les démocrates lors de l'élection du 6 novembre. Comme en 2008, la période post-convention, début septembre, pourrait se révéler décisive pour déterminer l'identité du prochain président américain.
Les sondages effectués nationalement donnent une bonne idée de l'évolution du rapport de force entre les deux candidats. Sur ce point de vue, pas de doute, Romney est sur la pente ascendante. Il y a trois jours, un sondage AP/GfK montrait qu'Obama ne menait plus Romney que par 47% contre 46%, par rapport à l'écart 47%-44% en faveur du président sortant en juin. Hier, un sondage Fox News indiquait que le ticket Romney-Ryan avait pris la tête sur le duo Obama-Biden (45%-44%, contre 40%-49% le 8 août).
La compilation de tous les sondages nationaux par le site Real Clear Politics montre que l'avance d'Obama n'est plus que d'un seul point. Ce dernier conserve l'avantage mais voit son adversaire républicain, jour après jour, lui reprendre du terrain. Une majorité d'Américains (58%) s'attend toujours à ce qu'Obama soit réélu, mais Romney mène à présent 41% contre 30% chez les électeurs indépendants. Ce sont des signaux positifs pour le parti de l'éléphant, à 73 jours de l'élection.
Il convient de noter que l'addition de Paul Ryan au ticket républicain, le 11 août dernier, même si elle contribue à la remontée de Romney, n'a pas eu autant d'effet que les annonces de colistier des années précédentes. On peut l'attribuer au fait que le nominé du GOP (Grand Old Party) a choisi d'annoncer son running mate bien en amont de la convention de Tampa. Le rassemblement républicain, la semaine prochaine, pourrait donc continuer d'influer positivement les sondages du ticket Romney-Ryan, en cas de bonne performance de ce dernier.
Pour ce qui est des Etats-clés, un rapprochement similaire est discernable. Celui-ci est plus significatif, aussi, puisque le vote des Etats est celui qui fera celui du Collège électoral, et décidera donc du résultat du scrutin présidentiel.
Comme le montrent les sondages Etat par Etat, Obama est toujours en tête dans six des sept swing-states majeurs. Une performance qui lui offrirait une réélection confortable en novembre. Pour le moment, Romney ne semble avoir pris l'avantage qu'en Caroline du Nord. Mais sa campagne acharnée en Iowa, dans l'Ohio et en Virginie lors des derniers jours montre les battlegrounds sur lesquels l'ancien homme d'affaires compte poser ses pions en priorité.
Et pour cause, c'est dans ces Etats que le retard de Romney semble le plus grand (1,8% en Iowa, 1,8% en Ohio et 2% en Virginie). Pareillement, le fait de tenir leur convention en Floride apportera sans doute un petit coup de pouce aux républicains dans cet Etat, où leur retard est quasi-nul (1%).
Néanmoins, l'écart constaté dans les sept Etats-clés de l'élection reste très faible, et il ne cesse de s'amenuiser. Partout l'avance du président diminue, ce qui donne de bons espoirs au GOP de renverser la tendance.
Dans le Wisconsin en particulier, les sondages montrent que le choix de Paul Ryan, représentant de cet Etat au Congrès, comme colistier a été judicieux. De six points début août, l'écart entre Romney est Obama est tombé à deux points hier dans le Badger State, selon l'institut Quinnipiac. En 2008, Obama s'y était imposé par une marge de 14 points.
Obama se trouve donc toujours en tête de la course à la présidence, mais celle-ci pourrait changer d'orientation très rapidement. Les conventions approchant, les républicains ne manqueront pas de rappeler que celles-ci profitent habituellement au parti du challenger. Dans la foulée des rassemblements de Tampa et de Charlotte, les chiffres du chômage pour août seront publiés le 7 septembre, une donnée capitale deux mois avant l'élection. Après trois rapport négatifs pour le président sortant, le parti de l'âne a un besoin vital d'une hausse sensible des embauches pour contredire le message de Romney sur l'économie.
La pression semble ainsi davantage peser sur le camp démocrate que sur le camp républicain. L'équipe de campagne d'Obama a reconnu hier sur Twitter que l'effet d'entraînement médiatique profitait actuellement à Romney. Si ce dernier se doit de ne pas manquer son introduction officielle auprès des Américains, les démocrates devront s'employer tout autant pour éviter de voir leur avance se réduire plus encore au cours des deux prochaines semaines.
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L'Amérique de Mitt Romney, la seule biographie en français sur l'adversaire du président Barack Obama. | La Nouvelle Droite Américaine : La radicalisation du Parti républicain à l'ère du Tea Party, à paraître chez Demopolis le 30 août prochain. |
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