16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 21:05

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Mitt Romney, hier soir, lors du débat organisé par Fox News en Caroline du Sud (Photo AP)

 

 

Après deux victoires dans les deux Etats inauguraux de la course à l’investiture républicaine, Mitt Romney vise la première place dans l’Etat qui s’exprimera ce samedi, la Caroline du Sud. Selon les derniers sondages, il est crédité de 32% des intentions de vote, devançant Newt Gingrich (21%) et Ron Paul (14%). Si la tendance actuelle se confirme en fin de semaine, Mitt Romney ferait sienne l'investiture, et ce après seulement trois Etats sur cinquante s’étant exprimés. Voici pourquoi.

 

Les deux victoires d’affilée de Mitt Romney, dans l’Iowa et le New Hampshire, sont historiques, aucun candidat républicain n’ayant réussi cette prouesse depuis 1980. Mais si la martingale se poursuit, une victoire de Romney en Caroline du Sud lui assurerait la nomination : depuis 1980, tous les candidats républicains s’étant imposés dans le « Palmetto State » ont remporté l’investiture par la suite.

 

Le moins que l'on puisse dire, c’est que tout semble sourire au candidat mormon. Il semble que le scénario de la primaire de 2008 soit tout juste en train de se répéter, le candidat de l’aile modérée du Parti républicain s’imposant à la faveur d’une très nette division sur sa droite. Perry, Gingrich et Santorum jouent ici les Thompson et Huckabee de 2008. Pendant que l’alter ego du modéré John McCain poursuit tranquillement sa route la l’investiture.

 

Newt Gingrich l’a confirmé après le New Hampshire : difficile pour lui de rester en course sans la victoire en Caroline du Sud. Il a déjà laissé entendre qu’en cas de résultat défavorable lors de la primaire de samedi, il jetterait ses forces derrière Rick Santorum pour faire barrage à Mitt Romney.

 

Si les choses devaient se passer ainsi, alors la répétition du scénario de 2008 serait parfaite. Après la Caroline du Sud, les conservateurs seraient de nouveau unis derrière un seul candidat (Santorum en 2012, Huckabee en 2008), mais arriveraient bien trop tard pour stopper le candidat modéré, favori de l'establishment, qui enchaîne les victoires en "surfant" sur la vague d'entraînement des médias (Romney en 2012, McCain en 2008). Avec, toujours en embuscade, le libertarien Ron Paul, déterminé à faire entendre sa voix jusqu'au bout.

 

En effet, l'Etat qui suit la Caroline du Sud, la Floride (31 janvier), ne présente que des avantages pour Romney ; ce dernier pourrait y écarter définitivement toute menace sur la nomination. Le "Sunshine State" est un grand Etat, ce qui nécessite beaucoup d'argent pour y faire entendre son message par le biais de publicités radiophoniques ou télévisuelles, d'envoi de courrier, ou encore d'organisation de grands meetings. Electoralement, la Floride met en avant les points forts de Romney, à savoir les modérés et les seniors, deux groupes avec lesquels il a plus de succès que n'importe lequel de ses concurrents.

 

Par la suite, une rapide analyse des Etats votant en février révèle que trois d'entre eux - et non des moindres - comportent une importante minorité mormone : le Nevada (4 février), le Colorado (7 février) et l'Arizona (28 février) sont donc a priori favorables à l'ancien gouverneur du Massachusetts. Le Nevada, en particulier, a voté pour Romney à plus de 50% en 2008 ; l'ancien homme d'affaires y possède déjà les réseaux hérités de sa première campagne présidentielle.

 

De plus, la majorité des Etats s'exprimant en février le font sous forme de caucus, non de primaires, un format qui demande davantage d'organisation, et donc d'argent : il s'agit pour les candidats de motiver les électeurs à se réunir, pour au moins trois heures, dans une salle de classe ou une église, et ceci pour débattre du nom du champion de leur parti à l'élection générale. En plus des caucus du Nevada et du Colorado sont ainsi au programme les caucus du Minnesota (7 février) et du Maine (11 février). De surcroît, ces quatre Etats ont été remportés par Romney en 2008.

 

Pour ne rien arranger aux affaires de l'opposition républicaine à Romney, le Michigan vote en même temps que l'Arizona, le 28 février. Dans le "Wolverine State", Romney "joue à domicile" puisqu'il est né à Detroit et que son père, George Romney, a été gouverneur de l'Etat de 1963 à 1969.

 

C'est ainsi que Mitt Romney arriverait à pleine vitesse sur le "Super Mardi" (Super Tuesday) du 6 mars, lors duquel plus de 650 délégués, répartis sur 12 Etats, seront attribués le même jour. Si les choses se passent comme le prévoit Romney, alors peut-être n'atteindra-t-il pas le "chiffre magique" de 1144 délégués ce jour-là, mais à tout le moins, la course à la nomination sera définitivement terminée.

 

La chute de dominos semble inéluctable pour Romney s'il parvient à s'imposer samedi. Le débat républicain d'hier soir a montré que Newt Gingrich a encore de l'énergie à revendre, mais tous les instituts de sondages montrent que Romney dispose d'une avance très confortable, à maintenant quatre jours du scrutin. Surtout, les électeurs du parti de l'éléphant ne semblent plus douter de la victoire du candidat mormon : le sentiment d'inévitabilité qui entoure la candidature de Romney depuis des semaines commence à réellement faire sens, et ce au meilleur moment possible.

 

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