22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 22:48

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La chef du parti républicain du Nevada, Amy Tarkanian (en bleu), a plié sous la pression du New Hampshire

 

 

En acceptant de reculer sa consultation du 14 janvier au 4 février 2012, le Nevada a troqué son statut de "numéro 3" dans la course à la nomination contre celui de "numéro 5". En votant plus tard, le "Silver State" perd en importance dans le processus d'investiture du challenger de Barack Obama, lequel sera connu au printemps 2012. A qui la nouvelle donne profite-t-elle ?

 

Au coeur de la controverse menant à l'imboglio du calendrier des primaires républicaines se trouve une intense lutte d'influence. En résumé, quatre Etats se sont vus accordés par le "parti de l'éléphant" le droit de tenir leurs primaires plus tôt dans l'année 2012. Il s'agit, dans cet ordre, de l'Iowa (caucus), du New Hampshire (primaire), du Nevada (caucus) et de la Caroline du Sud (primaire).


Tandis que l'Iowa organisera ses caucus le 3 janvier, le Nevada a décidé, le 5 octobre dernier, de tenir ses élections le samedi 14 février. Seulement, coincé entre les deux, le New Hampshire menaçait de "sauter" l'Iowa et de tenir ses primaires en décembre. La raison en est simple : la fenêtre de onze jours séparant Iowa et Nevada n'est pas conforme à la loi du New Hampshire, qui en réclame au moins quatorze.


Depuis bientôt trois semaines, la lutte de pouvoir faisait donc rage entre Nevada et New Hampshire. Ne pouvant tenir ses caucus un mardi - pour des raisons d'organisation - le Nevada a été contraint de reculer jusqu'au samedi 4 février, ce qui le place après la Floride, qui votera le 31 janvier.


S'exprimer tôt, comme l'ont montré les confrontations des années précédentes, permet d'attirer l'attention des médias et donc de donner une importance exacerbée à son Etat. Ainsi, même en ayant un poids politique limité, les premiers Etats qui votent profitent d'un élan médiatique considérable. C'est le cas du Nevada, du New Hampshire et de l'Iowa, qui sont tous trois de petits Etats.


Le précédant schéma était censé, en théorie, avantager Mitt Romney. Tout est une question d'enchaînement. Romney comptait sur ses victoires dans le New Hampshire et au Nevada pour tenter de forcer la décision en Floride, fin janvier. Or, avec le recul du Nevada dans le calendrier, c'est un maillon majeur de sa chaîne qui vient de sauter.


En pratique, Romney n'est pas favori en Iowa et en Caroline du Sud ; perdre dans ces deux Etats le mettrait en mauvaise position pour aborder la Floride. Mais dans le camp Romney, on ne semble pas s'alarmer du bouleversement hiérarchique. Hier, l'équipe de l'ancien gouverneur du Massachusetts a même demandé aux instances républicaines du Nevada de reculer ses caucus.


En effet, en dépit de trois défaites potentielles sur quatre en janvier, Romney compte à présent sur un sans-faute en février. Le Nevada, le Maine, le Minnesota, le Colorado, l'Arizona et le Michigan, qui s'exprimeront du 4 au 28 février 2012, lui sont a priori tous favorables.


Cependant, comme ce fut le cas lors des années précédentes, celui qui sort vainqueur des premiers affrontements est largement perçu par les électeurs des Etats suivants comme le favori, ce qui oriente leur vote. En 2008, par exemple, on peut dire que McCain a remporté la nomination dès la primaire de Caroline du Sud, qui s'exprimait alors en cinquième position.


A première vue, le recul des caucus du Nevada est une bonne nouvelle pour Rick Perry et Herman Cain. Mais il leur faudra faire la différence très tôt en janvier, sous peine de voir Mitt Romney refaire son retard en février et empocher la nomination.


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