Newt Gingrich à Dallas (TX), le 20 octobre 2011. (AP Photo/Tony Gutierrez)
L'ancien président de la Chambre des représentants (Speaker) a vu sa campagne exploser à l'été 2011 parce que sa femme s'est servi des fonds récoltés pour s'acheter des bijoux. Après cinq performances solides en débat, Gingrich commence lentement à sortir la tête de l'eau.
Callista Gingrich, l'épouse de l'ancien speaker, a non seulement disposé des fonds de campagne de son mari à hauteur de 500.000$ en mai-juin 2011, mais elle a durablement contribué à la léthargie de son effort présidentiel. Après avoir très tôt acquis le statut de nominé potentiel, en mars 2011, Gingrich a vu sa campagne plonger dans la dette et son staff le quitter en masse en juillet dernier.
Toujours dans l'ombre de Romney, impérial en débat en ce début d'automne, Gingrich a profité des perfomances très moyennes de Perry et de Bachmann pour se refaire une santé. Cette stratégie de l'"adulte-dans-la-pièce", telle qu'elle est surnommé par les journaux américains, lui a permis de lever un million de dollars pour le mois d'octobre seulement.
L'argent étant le nerf de la guerre, les effets se sont rapidement fait sentir dans les sondages. Selon la dernière consultation du New York Times et CBS News, Gingrich serait placé en troisième position au niveau national si les primaires commençaient demain. Avec 10% des intentions de votes, il reste derrière Cain (25%) et Romney (21%), mais devance Perry (6%) et Bachmann (2%).
Une telle trajectoire n'est pas sans rappeler celle de John McCain, vainqueur des primaires républicaines de 2008 et candidat malheureux à la Maison-Blanche quelques mois plus tard. Lui aussi a dû affronter la désertion de son équipe de campagne à l'été 2007, avant de progressivement remonter la pente lors des débats de l'automne. Sa victoire dans le New Hampshire, où il s'était déjà imposé en 2000, l'a ensuite propulsé vers l'investiture du parti de l'éléphant en moins de deux mois.
La campagne présidentielle de 2012 étant la première de Gingrich, il ne pourra pas compter sur les mêmes armes que McCain. Cependant, son statut d'ancien Speaker et son attache dans les Etats du Sud - il a représenté la Géorgie à la Chambre pendant deux décennies - pourraient lui être utiles pour freiner un candidat comme Perry, qui vient du Texas, ou comme Cain, qui y jouit d'une popularité très importante.
Surtout, l'"affaire Cain" qui vient d'éclater ravive ses espoirs de prendre la place de l'ancien PDG de Godfather's Pizza comme le "candidat anti-Romney N°1". Si les supporters conservateurs de Cain devaient changer d'avis et passer outre les trois mariages de Gingrich, alors l'ancien Speaker pourrait profiter d'une dynamique très prometteuse à deux mois des premiers scrutins. Un scénario déjà connu en 2008, semble-t-il.