Les préparatifs ont commencé à l'Université de Denver (Colorado), lieu du premier débat présidentiel entre Mitt Romney et Barack Obama (Photo AP)
Alerte rouge dans le camp Romney. A seulement trente-cinq jours de l’élection, le candidat républicain accuse d’un retard de trois points à l’échelle nationale face au président sortant. Plus conséquent encore, Romney est sévèrement distancé dans les Etats-clés de l’élection, à savoir l’Ohio (5 points), la Virginie (4 points) et la Floride (3 points).
Le temps presse, et le débat qui s’avance ce mercredi représente la dernière – et la meilleure – chance de Mitt Romney de remporter l’élection présidentielle américaine du 6 novembre prochain.
A Denver, dans le Colorado, Romney ne devra pas seulement rechercher à convaincre les quelques derniers électeurs indécis qui parsèment la dizaine d’Etats-clés de l’élection. Sa campagne a besoin d’un puissant électrochoc apte à faire douter les centristes et les modérés s’étant prononcés pour le changement en 2008. En d’autres termes, Romney doit impérativement « exploser Obama » ce mercredi.
Cela, le candidat républicain en est absolument conscient, lui qui, depuis la convention nationale de Tampa, a multiplié les répétitions avec ses conseillers. Rob Portman, sénateur de l’Ohio, joue depuis août le rôle du président pour le gouverneur Romney. Celui-ci a récemment déclaré : « Il est tellement bon qu’à la fin nos répétitions, j’ai envie de le faire sortir à coups de pied ! ».
Ces derniers jours, le candidat républicain a multiplié les petites phrases, en meeting et dans les interviews, pour limiter l’attente du public vis-à-vis de sa performance et ainsi s’ôter un peu de pression. « Obama est universellement acclamé pour ses qualités oratoires, et il possède une expérience conséquente dans les débats », selon Beth Myers, conseillère proche de Romney.
Pourtant, tout indique que Romney a les moyens de donner du fil à retordre au président démocrate. La primaire républicaine, forte de ses vingt débats télévisés, a donné à l’ancien gouverneur du Massachusetts la chance de travailler en profondeur l’art de la petite phrase et le sens du dramatique, armes essentielles pour séduire une audience qui pourrait s’élever à 70 millions de téléspectateurs.
Romney est dans l’obligation de créer mercredi – et à son avantage – l’un de ces moments forts qui ont fait basculer bien des élections dans le passé. Une victoire étriquée lui permettrait d’aborder sereinement le prochain débat l’opposant à Obama, le 16 octobre, mais ne lui permettrait sans doute pas de revenir suffisamment fort pour remporter l’élection présidentielle.
A l’issue de ce débat, et sauf incident de parcours majeur ou « surprise d’octobre » (« October surprise »), on saura si Obama obtiendra un second mandat le 6 novembre, ou si Romney possède encore une chance de devenir le 45e président des Etats-Unis.
La confrontation télévisée de mercredi est le premier face-à-face entre deux hommes qui se critiquent sans relâche par caméras interposées depuis des mois. Mais ce débat paraît bien plus vital pour Romney que pour Obama : plus que jamais, et sans doute pour la dernière fois de la campagne, c’est la survie politique du candidat républicain qui sera en jeu.
Paru dans le Huffington Post le 2 octobre 2012.
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