18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 06:32

 

"Leader" est le nouveau spot télévisé que Mitt Romney fait actuellement diffuser en Caroline du Sud

 

 

A un moment crucial dans la course à la nomination, Mitt Romney vient de se voir apporter un grand nombre de bonnes nouvelles au cours de la semaine écoulée. Nouveaux soutiens, attaques judicieuses et sondages favorables, les signes encourageants se multiplient pour l'ancien gouverneur du Massachusetts. Celui-ci a toujours l'espoir de remporter, sur le fil, les caucus de l'Iowa ; une victoire qui renforcerait le sentiment d'inévitabilité qui entoure sa candidature depuis de longs mois déjà.  

 

Après une performance mitigée lors du débat de samedi dernier, lors duquel Gingrich est apparu très résistant aux attaques, Mitt Romney a compris qu'il lui fallait réaliser une très bonne semaine pour stopper la marche de l'ancien Speaker vers la victoire en Iowa. Sept jours plus tard, force est de constater que Romney s'est très bien replacé ; on peut même légitiemement parler d'artillerie lourde au vu des mouvements stratégiques effectués par le candidat mormon.

 

Les bonnes nouvelles pour Romney commencent avec les soutiens. Sur ce champ de bataille précisément, le candidat favori de l'establishment est en tête depuis de longs mois, aussi cela n'a t-il pas été une surprise d'apprendre, jeudi dernier, qu'une trentaine d'anciens membres de l'administration Reagan soutiennent l'effort présidentiel de l'ancien homme d'affaires. Le journal The Washington Examiner, concurrent conservateur du journal progressiste de référence dans la capitale américaine, The Washington Post, a annoncé le même jour son soutien à Romney.

 

Surtout, Romney a annoncé une volée de soutiens situés dans la frange conservatrice du Parti républicain, membres du Tea Party supposés être très hostiles à l'investiture d'un candidat modéré pour la présidentielle. Mardi, c'est Christine O'Donnell, coqueluche du Tea Party dans le Delaware lors des élections de mi-mandat de 2010, qui s'est ralliée à Romney. Elle faisait suite au chef du Tea Party dans le New Hampshire, Tom Thomson, qui avait annoncé deux jours plus tôt son soutien à l'ancien gouverneur du Massachusetts.

 

Enfin, au rayon des soutiens politiques, Romney a sans doute enregistré, vendredi, le plus important appui attribué jusqu'à présent. La gouverneur de Caroline du Sud Nikki Haley, membre éminente du Tea Party elle aussi, a publiquement annoncé sa préférence pour la nomination de Romney. En faisant campagne dès le lendemain pour Romney dans son Etat, Haley va permettre à Romney de prendre de la vitesse jusqu'à la primaire du "Palmetto State", qui aura lieu le 21 janvier prochain. Elle montre surtout que Romney est peu à peu en train de fissurer le mur d'opposition que les conservateurs ont très tôt dans l'année dressé contre lui.

 

Le point central de la semaine, le débat de jeudi à Sioux City dans l'Iowa, a été remporté haut la main par Romney, de l'avis d'une immense majorité de commentateurs américains, tous bords confondus. En délivrant des réponses parfaitement calibrées aux modérateurs conservateurs de la chaîne Fox News, l'ancien homme d'affaires s'est assuré la meilleure impression possible dans l'esprit des électeurs, juste avant que la course ne soit "gelée" par les fêtes de fin d'année.

 

Lors de cette dernière confrontation télévisée entre les candidats avant les caucus de l'Iowa, le 3 janvier, Gingrich a fait office de pinata, croulant sous les coups de bâtons de tous ses adversaires... Romney excepté. En refusant de se livrer aux attaques personelles en face-à-face, le candidat mormon a judicieusement choisi la stratégie de "l'adulte dans la pièce". En laissant les autres prétendants à la Maison-Blanche se chamailler, Romney a pris une posture très présidentielle, parfois agissant comme s'il était déjà le nominé républicain qui affrontera Barack Obama à l'automne 2012.

 

Dans le même temps, Romney a multiplié les interviews chocs en début de semaine, critiquant Newt Gingrich à l'envi. Il a répondu avec brio à une attaque de l'ancien président de la Chambre des représentants sur son passé de riche PDG en faisant passer Gingrich pour un "RINO" ("Republican In Name Only") utilisant les mêmes arguments que Barack Obama et "Occupy Wall Street" pour s'en prendre à l'un de ses co-partisans. 

 

Toujours pour décrédibiliser le bona fides de son adversaire N°1, Romney a fait monter un spot télévisé rappelant que Gingrich s'est associé à la championne de la cause progressiste au Congrès, Nancy Pelosi, ainsi qu'à l'ancien vice-président démocrate Al Gore, pour renforcer la lutte contre le réchauffement climatique. En faisant alliance avec le Tea Party sur ce thème très impopulaire auprès des conservateurs, Romney prouve une fois de plus que le mouvement final de sa campagne va consister en une main tendue au-delà du camp modéré. Si Romney parvient à unifier le parti avant l'Iowa, alors le suspens précédant l'investiture ne sera affaire que de quelques jours.

 

Certains chiffres ont révélé que la tendance à la réalisation de ce scanério va en s'accroissant avec chaque jour qui passe. Newt Gingrich est en très nette perte de vitesse. Selon l'institut de sondages Gallup, sa cote de popularité est passée de 37% à 28% en seulement dix jours. Gingrich n'a désormais plus que 4 points d'avance sur Mitt Romney - qui lui, est sur la pente ascendante. Bien que les sondages nationaux sont tout à fait insignifiants pour prédire l'issue de la course, ils montrent bien lequel des candidats profite actuellement de l'élan médiatique indispensable pour l'emporter Etat par Etat.

 

A cette échelle également, les nouvelles sont très encourageantes pour Romney. Jeudi, un sondage conduit par l'institut Rasmussen a montré qu'il était désormais en tête des intentions de vote en Iowa, avec 23%, contre 20% à Gingrich et 18% à Ron Paul. L'ancien Speaker perd ainsi 12 points en un mois, quand Romney en gagne 4. Dans le New Hampshire, le bastion de Romney dans lequel Gingrich avait réussi à enregistrer de précieuses avancées, le candidat mormon flirte de nouveau avec les 40% d'intentions de vote.

 

Rien n'est terminé, car il reste encore 19 jours avant que les candidats prennent officiellement le départ de la course. Mais nul doute que si Romney parvient, le 3 et le 10 janvier, à l'emporter en Iowa et dans le New Hampshire, l'investiture lui sera quasiment acquise. Dans le cas inverse, ses équipes le répètent depuis des mois : ils sont prêts "pour un marathon".

 

 

 

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