24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 09:20

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Phelan M. Ebenhack / AP

 

 

Au cours du troisième débat en quinze jours pour les républicains, Perry a montré de sévères lacunes en matière de politique étrangère. Surtout, le ton de sa voix, sa façon de s'exprimer, ainsi que ses maladresses rhétoriques ne rapellent que trop le plus mauvais président de l'histoire selon les historiens, à savoir George W. Bush.

 

Lorsque le modérateur du débat de jeudi soir, Bret Baier, teste Perry en lui demandant ce qu'il ferait, en tant que président des Etats-Unis, s'il recevait un appel à trois heures du matin l'informant que le Pakistan avait laissé des armes nucléaires tomber entre les mains des Talibans, le gouverneur du Texas répond qu'il "renforcerait l'entente de l'Amérique avec l'Inde" (voir ici). Une réponse maladroite qui a suscité beaucoup d'incompréhension. Son écho dans les médias est toujours vif quarante-huit heures après le débat, qui a de sucroît été le plus suivi de l'année.

 

Plus significatif encore, la tentative d'attaque de Perry contre Romney et son passé de "girouette" ("flip-flopper") sur de nombreuses positions idéologiques fut un désastre. Après de longues secondes de bégaiement, le natif de Paint Creek est difficilement parvenu à retomber sur ses pattes. Et Romney de répondre : "Bien essayé" (voir vidéo ici).

 

Ce matin, Steve Deace, un animateur de radio en Iowa penchant pour le gouverneur du Texas a déclaré que Romney "n'a jamais eu l'air aussi présidentiel que quand il se trouve à côté de Perry". Pour le candidat mormon, l'objectif est d'assimiler autant que possible son concurrent à l'ancien président Bush. En effet, Perry jouit encore d'une popularité relative parmi les républicains de l'establishment, d'essence plus modérée que les Tea Party. C'est ce qui lui donne actuellement sa très courte avance dans les sondages nationaux.

 

Seulement, Romney peut compter sur le soutien de la majorité des anciens membres de l'administration Bush, car ils sont restés en très mauvais termes avec Perry. L'équation est la suivante : critiquer l'administration Bush au travers de Perry sans s'en aliéner l'appui ?

 

Il est impossible d'attendre des démocrates une quelconque aide. Romney pourrait espérer, par exemple, que le Comité national démocrate diffuse des vidéos assimilant Perry et Bush dans le but de récupérer l'électorat centrsite qui plombe la cote de popularité d'Obama. Mais un tel mouvement serait maladroit de la part du parti de l'âne, qui ne ferait que simplifier la tâche à Romney dans la primaire. A la clé, le risque d'affronter l'an prochain son plus sérieux rival pour la Maison-Blanche. Un récent sondage a montré que Romney dominait le président par sept points dans l'Etat crucial de la Floride.

 

En vérité, la seule chose à faire pour Romney est d'attendre que le bateau Perry coule. Pour cela, le pilonner d'attaques, débat après débat, est la bonne solution. Les portions de l'électorat modéré du parti de l'éléphant ne tarderont pas à délaisser le gouverneur du Texas car il n'ont aucune intention de revivre une présidence Bush. Seulement, Romney ne se pressera pas non plus, car il est conscient que la place de leader actuellement détenue par Perry est un cadeau empoisonné. En un mot : l'ancien gouverneur du Massachusetts, longtemps favori avant l'entrée de son rival texan, est en embuscade.

 

 

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