4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 05:47

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Le candidat républicain Herman Cain à Washington, DC, le 2 novembre 2011  (Melina Mara/The Washington Post)

 

 

Malgré tous ses dénis depuis lundi, Herman Cain voit les révélations s'accumuler contre lui dans la presse. Si bientôt, il était avéré qu'il est effectivement coupable, dans l'affaire de harcèlement sexuel dans laquelle il est empétré, cela signifierait la fin des ses espoirs d'entrer à la Maison-Blanche. Au contraire, en cas de non-lieu, voire de coup monté, alors la popularité de Cain ne pourra que s'accroître.

 

Hier soir, le journal Politico dévoilait deux nouveaux éléments de l'affaire. Tout d'abord, la deuxième employée concernée aurait touché 45.000 dollars d'indemnité de départ, en l'échange de son silence sur les faits. Soit bien d'avantage que les "deux ou trois mois de salaire" dont Cain avait accepté de reconnaître le versement lundi après-midi.

 

Surtout, Politico révèle que six sources s'accordent à dire que Herman Cain aurait fait des "propositions à caractère ouvertement sexuel" à l'une des employées, alors âgée de trente ans au moment des faits. Celle-ci aurait confié à l'une des sources : "Elle a comme perçu que son emploi serait en danger si elle ne le faisait pas". L'employée serait allée se plaindre directement à l'équipe dirigeante de la National Restaurants Association, dont le chef n'était alors nul autre que le PDG Herman Cain lui-même.

 

Ce vendredi, les avocats de l'ancienne employée, victime présumée de harcèlement sexuel, annonceront si, oui ou non, la plaignante émettra un communiqué à la presse pour clarifier sa version des faits. En attendant, la défense de Cain continue d'accuser Rick Perry d'avoir porté l'affaire à l'attention de Politico afin de nuire à sa campagne. Depuis fin septembre, Cain a ravi à Perry le statut de favori des sondages que le gouverneur du Texas détenait depuis août.

 

Pour le moment, les électeurs semblent accorder le bénéfice du doute à Herman Cain. L'équipe dirigeante de sa campagne présidentielle a annoncé avoir récolté 1,2 million de dollars depuis dimanche dernier, date à laquelle Politico a dévoilé l'affaire. Surtout, les chiffres de Cain dans les sondages ne vacillent pas. Selon l'institut Rasmussen, il est toujours en tête, avec 26% des intentions de vote, contre 23% à Mitt Romney et 8% à Perry. Newt Gingrich s'intercale à 14%, confirmant son regain de forme actuel.

 

Si la pluie de révélations, depuis quatre jours, pourrait encourager Cain à penser à mettre fin à son effort présidentiel, le soutien constant de ses électeurs potentiels le pousse à garder un cap fixe. Son porte-parole J.D. Gordon déclarait hier, en toute confiance : "Je crois que cela va passer". Ses supporters, sur les blogs affiliés au parti républicain, confient ne pas croire en l'affaire de Politico, qui selon eux n'a pour le moment apporté aucun élément concret.

 

Les accusations sont un véritable tournant pour la candidature d'Herman Cain. A moins de deux mois des premiers scrutins en Iowa, sa campagne peut être balayée tout comme, dans le cas inverse, elle peut ressortir renforcée de la toumente qui s'abat sur elle. Comme Krissah Thompson et Sandhya Somashekhar, du Washington Post, le font valoir, les groupes de soutien à Cain attirent l'attention comme jamais, et notamment dans les Etats-clés s'exprimant les premiers dans le processus des primaires.

 

Pour l'heure, Cain ne semble pas vouloir modifier son programme d'apparitions dans les médias, même si de hauts cadres du parti de l'éléphant l'encouragent fortement à se mettre en retrait pendant quelques jours. Cet acharnement à se surexposer aux médias révèle-t-il que Cain n'a rien à se reprocher, ou bien est-il le signe que l'ancien homme d'affaires a l'intention de se défendre contre des accusations qu'il sait fondées ?

 


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